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CONNAISSEZ-VOUS L’ÉTONNANTE THÉRAPIE DES TROIS « R » ?


VOICI UNE THÉRAPIE FORT SIMPLE, mais d’une EFFICACITÉ ÉTONNANTE pour atteindre l’équilibre, vaincre le stress, récupérer et recharger ses batteries. Tellement efficace que je suis tombé en amour avec elle… Elle ne me quitte pas un instant…


ELLE CONSISTE à dire fréquemment, dans la journée, en travaillant, en marchant, en auto, dans une file d’attente ou dans toute situation difficile engendrant un stress : je Relaxe, je Respire, je Ralentis ! Ces mots doivent être prononcés de façon détendue, lentement, en y pensant vraiment, récités comme une sorte de mantra. En peu de temps, cela va devenir comme une seconde nature, une source de vie qui peut irriguer toutes les plages de l’existence. 

Je RELAXE, c’est-à-dire mon corps devient mou comme une poche mouillée ─ pardonnez la comparaison et ce, de la tête aux pieds. 

Je RESPIRE, d’une respiration lente et profonde provenant du ventre (l’air passant par les narines et revenant par la bouche). L’air doit être pur.

Je RALENTIS mes mouvements, mes gestes, ma démarche, bref, tout mon agir. Il s’agit de pratiquer ce que l’on appelle familièrement la «slow life».


CETTE PETITE THÉRAPIE, qui se veut sans prétention, produit des effets PRODIGIEUX, pour ne pas dire MIRACULEUX. Nous savons jusqu’à quel point les mots exercent un pouvoir sur le corps et le mental. Ils produisent ce qu’ils signifient. Il y a des livres entiers écrits là-dessus.  Pour ma part, j’en fais quotidiennement l’expérience.

Le jour où je me suis mis à Relaxer, Respirer et Ralentir, j’ai eu l’impression de me retrouver sur une autre planète. Je constatai rapidement que cette simple méthode valait bien des remèdes et des thérapies. Sans compter qu’elle se révéla, à l’usage, un véritable «art de vivre», voire une sagesse dont j’ai grandement bénéficié. Plus qu’un mode de vie, j’en ai fait presque ma religion, tellement j’y ai trouvé de bienfaits, autant pour mon âme que pour mon corps. En voici quelques exemples. 

Mes douleurs arthritiques et dorsales ont disparu. Mes palpitations ont cessé. Je suis devenu plus calme, plus serein. Je bénéficiai en même temps d’une meilleure présence à la réalité, à moi-même et au monde, d’un plus grand pouvoir d’attention, de concentration et d’anticipation. Graduellement, ma mémoire s’améliorait. Je ne cherchais quasiment plus mes mots. J’eus même l’impression de pouvoir maîtriser, à travers cette simple petite formule, tout mon destin. J’y ai trouvé, en tout cas, une source d’énergie, d’équilibre et de repos incomparable.


DEVANT DE TELS RÉSULTATS, l’horizon de ma pensée s’élargit et je me suis mis à penser : se pourrait-il que la thérapie des trois «R» soit un remède à bien des maux de notre civilisation ? Un mode de vie qui favorise non seulement la qualité de l’existence, mais possède une grande valeur curative ou thérapeutique ? Une technique qui se révèle aussi efficace pour guérir que pour récupérer ?

Dans l’exaltation de l’action, il nous arrive d’oublier que notre potentiel d’énergie n’est pas inépuisable. Pour l’avoir ignoré, combien ont perdu leur santé et leur vie ! Combien agonisent dans l’existence ! La question se pose alors. Comment maintenir le délicat équilibre entre nos réserves et nos dépenses d’énergie ? Comment garder le calme et la bonne forme dans les périodes d’activité intense ? Comment stimuler l’énergie créatrice?

Il existe en biologie un principe élémentaire : le corps obéit à la loi de l’action/récupération. Nous ne sommes pas faits pour le travail constant. Il n’est pas bon que l’arc soit toujours tendu, dit un proverbe. Voilà pourquoi nous devons créer des îlots de repos permettant de remonter notre horloge biologique.

Et la méthode des trois « R » se révèle, à cet égard, d’une étonnante efficacité.

ESSAYEZ, VOUS VERREZ…

Jean-Paul Simard

 


DANS LE MÊME SUJET :

http://jeanpaulsimard.com/index.php/sample-page/lautre-voie-de-guerison/

http://jeanpaulsimard.com/index.php/2016/02/17/trousse-spirituelle-de-premiers-soins/

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colombe

Laissez reposer dans la grande paix naturelle
Cet esprit épuisé,
Battu sans relâche par le Karma et les pensées
névrotiques,
Semblables à la fureur implacable des vagues qui
déferlent
Dans l’océan infini du samsara.
            (Poème de Nyoshul Khenpo)

QU’ENTEND-ON PAR SPIRITUEL ?

ob_fe2d02_spiritualite1IL EXISTE TOUTES SORTES DE DÉFINITIONS DU SPIRITUEL plus ou moins justes qui entraînent dans des expériences non moins variées et plus ou moins recommandables. Je vous partage ici un point de vue qui, je crois, ralliera beaucoup de monde.


http://jeanpaulsimard.com/wp-content/uploads/2019/12/article.pdf

LA DÉFINITION DU SPIRITUEL que je préfère est celle qu’en donne un éminent sociologue et théologien, Jacques Grand’Maison[1]. Le spirituel, c’est ce qui sourd au plus profond de l’être et qui, en même temps le dépasse. C’est ce qui est «en deçà et au-delà de soi». Le spirituel transcende toute la personne, ses expériences, ses croyances, ses idéaux, ses choix, son travail, ses amours. Il peut irriguer toutes les plages de la vie.

La plus belle image que je peux donner du spirituel est celle de LA SOURCE INTÉRIEURE. L’être spirituel est celui qui est conscient de sa source, lieu « secret » dépositaire des plus grandes forces de la vie. Aussi, la plus belle expérience spirituelle peut-elle consister dans la découverte ou le retour à cette source.

La psychologie parlerait ici du «noyau spirituel» de l’être. Nous avons tous ce noyau, mais il est souvent occulté par les aléas de la vie. Quand l’être humain est coupé de sa source, il est comme un arbre privé de sa sève. Il est exposé à la mort ou à toutes sortes de maladies. Il devient malade dans son être même. La personne spirituelle, au contraire, n’est pas détruite par les êtres et les événements, parce qu’au fond d’elle-même se trouve un refuge au milieu des tempêtes de la vie, un port d’attache contre les vents et les marées. C’est ce que nous rappelle la sagesse biblique qui enseigne : «En toi se trouve la source de la vie» (Ps 36,10).


La source intérieure

D’où l’importance de ne jamais perdre contact avec sa source intérieure. Mais pour cela, il faut cultiver l’intériorité. Se mettre à l’écoute du mystère qui habite au plus profond de notre être. Aussi longtemps que l’attention est polarisée par le monde extérieur, nous éprouvons la sensation d’un vide intérieur à combler, d’une faim non assouvie. Combien de maladies de l’âme trouvent leur origine dans ce vide intérieur non comblé ou dans cette faim non rassasiée.

Tant qu’on n’a pas découvert sa source intérieure, on ne peut en bénéficier. Carl Jung nous prévient que « les plus belles vérités du monde ne servent de rien tant que leur teneur n’est pas devenue pour chacun une expérience intérieure originale». Pour bénéficier du souffle inspirant et dynamisant de la source, il faut savoir l’intégrer à sa vie. Mais cela n’est pas toujours facile. La source ne se laisse pas trouver facilement. Elle n’existe qu’à une certaine profondeur. «Descends au fond du puits si tu veux voir les étoiles», dit un proverbe. Il faut chercher cette profondeur dans l’espace intime de soi-même, dans le centre de son être. Jung appelle ce lieu le «versant intérieur»[2]. C’est là que surgissent de l’incons­cient les rêves, les fantasmes et les visions. C’est là aussi que se trouve «la source ultime de l’être», c’est-à-dire l’âme.


L’expérience de l’âme

Quand je prononce le mot «âme», il libère en moi une réelle puissance d’évocation. Quelque chose intérieurement s’agite et s’émeut. C’est comme si j’étais emmené dans une dimension de l’être, lieu d’une envoûtante beauté, comparable à un magnifique jardin. Comme elles sont belles ces paroles d’Henry de Montherlant pour évoquer le mystère de l’âme: «Et ce qui était là, c’était la vie intérieure, c’était l’âme: quelque chose d’étonnant et d’oublié, une eau pure et perdue dans le creux des ténèbres.». Dans toutes les spiritualités, l’âme est considérée comme la dimension la plus élevée chez l’être humain, en même temps que le premier lieu de la transcendance. Elle apparaît en même temps comme le réservoir de l’être. Mais on la perçoit aussi comme d’essence divine. On la conçoit volontiers comme hors du temps, infinie et éternelle. Voilà pourquoi elle ne se trouve qu’à une certaine profondeur.

Pour parler de cette profondeur, les auteurs spirituels ont fait preuve de beaucoup de créativité et d’imagination. Une image, entre autres, souvent employée est celle de l’arbre qui a besoin de l’immensité du ciel et de la profondeur de la terre pour tenir debout. Plus l’arbre s’élève vers le ciel, plus il pousse des racines profondes dans la terre. C’est ainsi que le spirituel déborde sur la vie, selon la profondeur de son être.

Cela nous fait comprendre en même temps que le «secret» de la force spirituelle réside en ce qu’elle procède du dedans vers le dehors, et non l’inverse. On a dit avec raison: «Tout pouvoir vient de l’intérieur.» C’est vrai ! Tous les êtres spirituels qui ont témoigné dans leur vie de cette force savaient puiser à la Source originelle de toute Vie. Cette force était alimentée par une «énergie divine» qui leur permettait de passer à travers les épreuves avec une telle conscience qu’ils pouvaient même défier la mort.

Jean-Paul Simard


[1] Jacques Grand’Maison, Une spiritualité laïque au quotidien. Neuf voies d’accès au spirituel, Novalis, 2013, p.13.
[2] «Freud vs Jung», dans «Guide Ressources», janvier/février 1996, par Marcel Gaumond, p. 41.


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POUR EN SAVOIR PLUS :

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DIEU PEUT-IL NOUS GUÉRIR D’UNE MALADIE ?

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 COMMENT FAIRE APPEL À LA PUISSANCE DIVINE POUR GUÉRIR ?

 IL FAUT D’ABORD ouvrir sa conscience à L’ÉNERGIE DIVINE. C’est alors que nous pouvons y découvrir UNE SOURCE DE GUÉRISON PRODIGIEUSE.


 POUR APPELER CETTE FORCE CURATIVE DIVINE, vous pouvez dire, selon la partie malade de votre corps: «Dieu créateur, rétablis la vie dans mon cœur, dans mes poumons, dans mon foie, dans mon pancréas, dans ma digestion, dans mon ADN, dans mes pensées, dans mes sentiments, dans mon désir de vivre, etc.» En disant cette prière, visualisez fortement la partie malade de votre corps et imaginez que le courant vital de Dieu afflue dans ces parties, régénérant progressivement votre corps.

DEMANDER À DIEU DE FAIRE AFFLUER sa vie dans notre corps est une pratique très salutaire dans la maladie et la souffrance. Cette attitude s’appuie sur la théologie de la création qui veut que Dieu, étant notre Créateur – donc l’auteur de notre vie –, puisse régénérer notre corps, notre esprit, notre cœur et notre âme. Il peut rétablir les courants vitaux en nous, car c’est lui qui nous a créés.

Dieu ne fera probablement pas de miracle gratuit, mais il se servira de vous et de la nature pour vous guérir. Il vous demandera de participer d’une certaine manière à votre guérison. Dieu agit le plus souvent à travers les lois, les énergies et les principes qu’il a créés. Aussi, au lieu de prier pour demander un miracle à Dieu, demandez-lui plutôt d’éclairer le médecin dans le diagnostic qu’il posera dans votre cas, de guider la main du chirurgien pour votre opération, de rendre le traitement prescrit efficace. Cette attitude montrera à Dieu que vous acceptez votre condition d’humain fragile et limité, ce qui lui plaira sûrement.

 


Il en est ainsi dans tous les événements de la vie. Quand nous prions pour demander d’arrêter de fumer, de nous guérir de l’alcoolisme, de régler un problème familial, il ne faut pas nous attendre nécessairement à un miracle, mais la prière nous aidera à prendre les bonnes décisions et nous donnera la force d’affronter nos difficultés avec courage. Ce sera difficile, parfois, mais nous savons que nous ne sommes pas seuls, que Dieu est avec nous et qu’il nous promet la vie : «Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance»  (Jean 10, 10).

Jean-Paul Simard

 


Seigneur,

Je ne te demande pas une guérison rapide. Je veux simplement que tu continues de m’accompagner sur cette route que je n’ai pas choisie, mais que j’accepte de parcourir. Tu ne m’as pas donné la vie seulement pour moi, mais pour tous ceux que j’aime et que je souhaite aimer encore longtemps. Je veux te remercier d’être à mes côtés et de m’accorder la patience nécessaire. En retour, je te promets de respecter le délai requis pour recouvrer mes forces.


POUR EN SAVOIR PLUS :

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http://jeanpaulsimard.com/index.php/2015/08/16/comment-prier-voici-une-priere-universelle/

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colombe

LE MYTHE DU BONHEUR À TOUT PRIX

696-nuage-WallFizzSOMMES-NOUS VRAIMENT FAITS POUR LE BONHEUR ?

«Tout le monde est malheureux tout le temps.»
(Célèbre chanson de Gilles Vigneault)


CONNAISSEZ-VOUS la loi de  « l’inoptimum » ? Cette loi a été formulée, il y a quelques années, par le grand écologiste québécois Pierre Dansereau. Elle concerne l’écologie, mais elle est taillée sur mesure pour le bonheur : « Aucun organisme ne trouve à un endroit et à un moment donnés la possibilité de satisfaire optimalement tous ses besoins. On peut être bien nourri et mal logé, bien nanti, mais frustré dans ses aspirations et ainsi de suite. »


 Le fond de teint du bonheur

TOUT LE MONDE CHERCHE le bonheur et c’est bien légitime. Mais soyons réalistes ! Sommes-nous vraiment équipés pour le bonheur ? Quelle est notre condition existentielle ? Chacun doit se rendre à l’évidence qu’il n’est pas parfait moralement et physiquement, qu’il souffre et qu’il meurt. Personne n’est impeccable et correct tout le temps. Malgré nous, nous posons des gestes, nous affichons des comportements qui, tôt ou tard, génèrent la souffrance et la maladie. Même quand tout va bien, nous ne remplissons jamais toutes les conditions idéales pour être heureux. Il y a unesouffrance fondamentale et nécessaire que nous ne réussirons jamais à éviter. Celle qui provient d’un monde imprévisible, instable et parfois inquiétant. Voilà pourquoi l’une des premières lois du bonheur est celle de l’alternance : la joie et la tristesse, l’amour et la haine, la confiance et le doute, l’enthousiasme et l’hésitation, la solitude et l’appel d’une présence. Le bonheur et le malheur sont ainsi tellement liés qu’il semble qu’on ne peut être heureux que si, par moments, on ne l’est pas. Nous n’avons donc pas le choix.
   Heureusement, nous avons passé l’époque des encouragements mièvres et à l’eau de rose au bonheur. Nous sommes même entrés dans ce que l’on pourrait appeler « l’ère du soupçon ». Les mises en garde se multiplient pour nous rappeler que le bonheur à tout prix est un mythe. « Est-il vraiment nécessaire d’être heureux ? » ou encore « Sommes-nous vraiment faits pour le bonheur? », se demande-t-on. Si bien que l’on remet sérieusement en doute la pertinence de la recherche du bonheur. Beaucoup de penseurs et d’auteurs dénoncent à cet égard le fait que le droit au bonheur s’est progressivement mué en injonction, voire en dogme. Effectivement, n’y a-t-il pas quelque démesure dans cette obsession du bonheur à tout prix qui arrive à nous rendre malheureux de ne pas être heureux comme on devrait l’être ? Aussi la meilleure attitude ne serait-elle pas l’indifférence devant le bonheur ?


L’indifférence devant le bonheur

  LA SAGESSE POPULAIRE semble confirmer cette idée qui admet volontiers que moins on pense au bonheur, plus on a de chance de l’obtenir. C’est dans la mesure où on ne court pas après lui qu’on trouve le bonheur. Les meilleures choses semblent arriver quand on les attend le moins. Le romancier André Gide donne ce témoignage : « Du jour où je parvins à me persuader que je n’avais pas besoin d’être heureux, commença d’habiter en moi le bonheur ; oui, du jour où je me persuadai que je n’avais besoin de rien pour être heureux. » Ainsi la condition d’une vie heureuse serait alors de cesser de vouloir l’être. Cela revient à cultiver une attitude d’indifférence devant le bonheur : l’accueillir quand il vient, le laisser repartir quand il s’en va. Se situer quelque part entre lapossession et la dépossession. Le bonheur serait alors de l’ordre de l’insouciance, de l’inconscience, et pourquoi pas de l’innocence. Ou mieux encore, quand le bonheur arrive, l’accueillir comme une gratification inattendue, comme le suggère Antoine de Saint-Exupéry qui écrit : « Si tu veux comprendre le mot bonheur, il faut l’entendre comme récompense et non comme but. »  Ainsi, le bonheur n’arriverait qu’à la fin, comme la fleur sur sa tige. Il suffirait alors d’attendre le bonheur comme on attend que la rose fleurisse pour la cueillir. C’est ainsi que l’attente devient l’une des conditions du bonheur.
     Pourquoi espérer pour demain, quand nous n’y sommes pas ? N’est-il pas plus sage de s’occuper de ce qui compte vraiment aujourd’hui: le travail, l’action, le plaisir, l’amour ? Et si le bonheur vient par surcroît tant mieux; s’il ne vient pas, il nous manquera moins. En clair, on atteindrait d’autant plus facilement le bonheur qu’on cesserait d’y tenir, comme le suggère Alain pour qui « le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l’ont pas cherchée. » La question qui se pose alors est la suivante : si l’on ne doit pas courir après le bonheur, devons-nous au moins le laisser courir après nous ? Il semble que ce soit le cas. Il y aurait même une certaine sagesse à le faire, car en se moquant du bonheur on le provoquerait en quelque sorte, le mettant au défi de montrer ce dont il est capable. Si le bonheur est si important que cela dans la vie, alors qu’il se lève, c’est à lui de le prouver, la balle est dans son camp.


 Le bonheur dépend de nos choix 

  EN PRINCIPE une telle attitude est de soi raisonnable, mais suffit-il de se moquer du bonheur ou de lui en refiler la responsabilité pour régler la question ? Il pourrait nous répondre tout de go qu’il est aussi l’expression de notre liberté et qu’à ce titre il attend un geste de notre part. Ce qui laisse à penser que nous croyons trop facilement que le bonheur est là et que nous n’avons qu’à l’attendre pour le cueillir. Au contraire! Nous sommes les artisans de notre propre bonheur. Le bonheur dépend de nos choix. Ainsi, l’adage qui dit que nous avons le bonheur que nous méritons n’est pas très loin de la réalité.

Jean-Paul Simard


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LA SAGESSE DU VINGT-QUATRE-HEURES À LA FOIS

Lâchez priseCARPE DIEM

Pourquoi cherches-tu l’impossible
en voulant à tout prix
connaître d’avance
ce que la vie nous réserve
à toi et à moi ?

Quoi qu’il puisse nous arriver,
la sagesse n’est-elle pas
de nous soumettre chacun à notre sort ?

Que la vie te réserve encore bien des hivers
ou, au contraire,
que tu sois en train d’en vivre le dernier
─ celui-là même qui, en ce moment,
éreinte les vagues de la mer
à l’assaut des rochers ─
crois-moi,
ne change rien à tes occupations
et, dans un cas comme dans l’autre,
n’escompte jamais vivre
plus loin que le jour où nous sommes.

Déjà, tandis que nous parlons,
le temps impitoyable aura fui.

C’est aujourd’hui qu’il faut vivre.
car demain reste pour toi
ce qu’il  y a de moins sûr.

(Dédié à une jeune fille du nom de Leuconoë, ce poème appartient au premier livre des Odes d’Horace (Ode XI : AD LEUCONOEN) et doit sa célébrité à son dernier vers où figure l’expression littéralement intraduisible CARPE DIEM.)
– Traduction et adaptation moderne : Gilles Simard, PH. D. Tous droits réservés.


COMMENTAIRE DU TRADUCTEUR

Il est rare dans l’histoire de la poésie qu’une image ait connu autant de succès que l’expression CARPE DIEM issue d’une ode brève du poète latin Horace.
     Ce couple de mots littéralement intraduisible tire son dynamisme de l’association inattendue du verbe CARPERE et du nom DIEM. Le premier appartient à la sphère des fruits. Fruits que l’on cueille, que l’on porte à la bouche pour les savourer.
     Le second mot est un nom complément direct du premier et désigne tout simplement le jour. C’est la syllabe DI que l’on retrouve en français dans l’appellation des jours de la semaine : lundi (jour de la Lune), mardi (jour de Mars)…  CARPE DIEM est donc une invitation à saisir le jour et à le déguster comme un fruit savoureux.
     Cette invitation était dédiée initialement à une jeune fille au prénom grec révélateur LEUCONOË, qui signifie ESPRIT BRILLANT. Une jeune fille qui, d’après les recommandations que lui adresse Horace envisageait tout naturellement de vivre longtemps. Avec une tendresse toute paternelle et une profonde sagesse, le poète appelle cette jeune fille à réaliser que la vie se passe au présent et qu’il lui faut mordre à belles dents le moment qui passe, même si elle savait par impossible qu’elle allait effectivement vivre encore bien des hivers.
     Il faut lire les huit vers latins où s’insère, au début de la dernière ligne, l’expression en question (CARPE DIEM) pour comprendre la portée universelle du conseil que nous glisse Horace avec un pincement au cœur à peine voilé, face à l’écoulement irrémédiable du temps.
     J’imagine difficilement qu’un être humain puisse rester insensible à ce message. Mais, je pense d’abord aux gens que la vie n’a pas ménagés et qui y trouveront un réconfort appréciable. Je trouverais normal que ce texte figure dans une chambre d’hôpital. Mais aussi dans un corridor d’école. Pourquoi pas dans une salle d’attente? Partout où des gens circulent machinalement et cherchent inconsciemment un sens à la vie.
     La richesse de ce message est qu’il est neutre. Il s’attache à l’essentiel de l’existence, sans aucune considération ni de race, ni de religion, ni de parti politique. Horace l’a écrit à une époque où ses concitoyens s’entre-déchiraient par une guerre civile.
     Le poème résume en même temps la fine fleur de toute l’Antiquité grecque et latine en plus d’accéder à une profondeur humaine universelle, à travers une image inaltérable. Puisse-t-il susciter une émotion comparable à celle qu’éprouvèrent ses premiers lecteurs, en 23 av. J.-C., année de sa  première publication !

Gilles Simard, PH.D.

 


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Comment prier ? Voici une prière universelle

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COMMENT PRIER ?

MA FAÇON DE PRIER est relativement simple. Elle s’inspire de la méthode du célèbre moine bénédictin, John Main, décédé en 1982. Désireux d’apporter une réponse pratique à la quête spirituelle de ses contemporains, il proposa une forme de prière simple, dépouillée, silencieuse, accessible à toute personne et non réservée seulement à une élite religieuse.


CETTE FORME DE PRIÈRE est axée sur la répétition fréquente d’un mot, d’une formule ou d’une courte phrase. Une méthode qui fait d’ailleurs partie de la longue tradition chrétienne sur la prière (on l’appelait, jadis, «oraison jaculatoire»). Au 14e siècle, par exemple, dans l’ouvrage d’un mystique anglais Le Nuage de l’inconnaissance, on peut lire: «Choisis un mot, un seul mot, court plutôt que long, puis fixe-le dans ton esprit pour qu’il y reste.» En fait, tous les grands maîtres de spiritualité ont fortement recommandé la prière-mantra. Toute la dynamique du mantra vient du fait qu’il peut être répété à satiété, produisant un effet pacifiant et fortifiant.

C’est dans cet esprit que je vous propose ma propre prière-mantra. J’en parle dans toutes mes conférences. Je l’évoque dans presque tous mes livres. Il m’arrive même de rencontrer des personnes qui m’avouent avoir commencé à prier depuis ce temps. La voici:

Viens, Esprit
de lumière
de force
et de paix.

Cette prière peut évidemment être dite pour les autres: «Esprit de lumière, de force et de paix, viens dans l’âme et le cœur de…» (On mentionne le nom de la personne pour laquelle on veut prier).

J’aimerais témoigner, au passage, que cette petite prière est si importante dans ma vie qu’elle constitue presque toute ma spiritualité. Je la dis sans cesse pour moi et pour les autres, en marchant, en auto, dans les endroits publics, dans une file d’attente, en me réveillant la nuit, partout. Je la dis comme un réflexe chaque fois que j’ai un problème, une difficulté, une peur, une angoisse. Je l’appelle parfois ma prière miraculeuse tant elle produit ce qu’elle signifie.


Une prière pour méditer

C’EST UNE PRIÈRE QUI SE PRÊTE autant à la méditation qu’à la récitation. Dans tous les cas, la meilleure façon de la réciter est de le faire lentement, conscient de s’adresser à la puissance divine, conscient aussi des énergies spirituelles qu’elle dégage. Plus l’intériorisation est grande, plus ces énergies sont alertes. Aussi faut-il la réciter lentement de façon à favoriser l’intériorisation. En la récitant, on s’efforce de garder un état de conscience le plus élevé possible et d’y adhérer puissamment. La prière commence quand la conscience a pénétré dans les mots et que l’esprit est actif et remplit complètement l’invocation formulée. Il se dégage alors un sentiment de foi et de confiance garant de toute prière.


Des mots puissants

AU PLAN PSYCHOLOGIQUE, on pourrait ajouter que la répétition des trois mots Lumière, Force et Paix ─ des mots forts, puissants et évocateurs  ─  exerce une action bénéfique sur le mental, irriguant toutes les plages de la vie. Il y a des mots qui créent, qui ont des vibrations et qui font vivre et les mots lumière, force et paix sont de cet ordre. Quand ces mots atteignent le subconscient et s’y logent, ils exercent une influence énorme sur la personne. Ils émettent des ondes intérieures dont la résonance se transmet à toutes les cellules du corps. Ils sont capables de transmettre la pulsation de la vie. Ce pouvoir est d’ailleurs confirmé par la psychologie dynamique qui montre comment on peut être déterminé par ses pensées et par les mots que l’on utilise. À travers eux, c’est toute la vie qui est touchée et, à travers elle, le destin lui-même.


Une bouée de sauvetage 

Bien sûr, il y d’autres prières fort recommandables, mais je vous propose celle-là. Sincèrement, Dieu peut-il refuser une telle demande ? Cette prière deviendra chez vous comme un réflexe. Elle vous accompagnera dans toutes les circonstances de votre vie. Ce sera votre façon de prier et, dans bien des cas, votre bouée de sauvetage…

Jean-Paul Simard


Pour un complément d’information :

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La résilience, une attitude clé

meditationLA RÉSILIENCE EST UNE ATTITUDE CLÉ dans le comportement humain, surtout dans les moments difficiles de la vie. La résilience a connu une vogue spectaculaire depuis que le célèbre neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, l’a popularisée. Il la définit en termes poétiques comme «l’art de naviguer dans les torrents». La résilience nous enseigne qu’«il n’y a pas de fatalité dont on ne peut sortir». Boris Cyrulnik appuie cette conviction sur la trajectoire surprenante des survivants de l’Holocauste, ceux qui évidemment ont échappé aux chambres à gaz.


DANS UNE SITUATION de souffrance ou de maladie, la personnalité de celui qui souffre joue un rôle déterminant. Le coefficient de résistance à la douleur d’un individu dépend de ses valeurs, de ses schèmes de pensée, de tout ce qui en somme contribue à le façonner. C’est ce qu’on appelle l’aptitude à la souffrance ou la capacité de résilience. Les psychothérapeu­tes sont d’avis que beaucoup de névroses prennent leur source précisément dans le refus ou l’incapacité de souffrir.

LA PENSÉE BOUDDHISTE, qui a une longue tradition dans l’approche de la souffrance, confirme ces données. Le Dalaï-Lama enseigne que les souffrances du corps proviennent souvent de l’esprit, et qu’à souffrance corporelle égale, un esprit paisible et heureux souffre beaucoup moins qu’un esprit agité et inquiet. De même quelqu’un dont l’esprit est lucide, ouvert, équilibré, adoptera des attitudes conciliantes en face d’inévitables difficultés et demeurera dans la paix même si de grands malheurs lui arrivent, tandis qu’un esprit borné, agité et inquiet, non réfléchi, sera tout de suite désemparé et démuni devant un simple imprévu désagréable. Dans la résistance à souffrir, l’esprit est beaucoup plus important que le corps.

Cela vient sans doute du fait que la conscience que l’on a de la souffrance contribue pour une large part à l’augmenter. La matière, le monde végétal ne souffrent pas. L’homme a cette possibilité de souffrir plus que les autres êtres vivants de la Création, en cela même qu’il peut penser à sa souffrance. Il peut l’appréhender, la sentir venir, en mesurer l’impact. Et cette conscience contribue à augmenter considérablement la souffrance. «Un homme qui souffre avant le temps souffre plus que nécessaire», écrivait Sénèque. Quand on craint de souffrir on souffre déjà de ce que l’on croit. À cela s’ajoute le fait que la souffrance devient plus grande encore quand on prend conscience de la beauté, de la bonté et de l’ordre qui existe dans le monde.

 


LA RÉSILIENCE est probablement l’attitude la plus importante dans la vie. La qualité maîtresse de l’existence. La résilience tient dans l’aptitude à retrouver son équilibre après avoir vacillé, là où d’autres se seraient effondrés. Tel un Phoenix qui renaît de ses cendres, savoir se reconstruire après un drame, un deuil, un accident, une agression. Boris Cyrulnik dit que l’on peut même en arriver à vivre «un merveilleux malheur». Mais attention! Faire preuve de résilience ne signifie pas afficher un optimisme béat. Ce n’est pas non plus se croire invulnérable. On n’est pas résilient de facto dans la vie. La résilience se cultive. Elle est le fruit d’une force intérieure faite de sagesse et de discernement qui permet de faire face au monde tel qu’il est.

Jean-Paul Simard

 


POUR EN SAVOIR PLUS :
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Comment fais-tu pour être aussi sereine ?

1236599_637079009659476_1849809683_nC’est la question que je posais récemment à ma grande amie Roxane, au cours d’un déjeuner amical. Roxane, une femme que rien ne perturbe, qui assume sa vie telle qu’elle se présente au quotidien et avec laquelle je partage mes plus belles valeurs humaines et spirituelles.

Je prends tout ce qui me fait du bien

Sitôt la question posée, elle me répond avec la sagesse et l’assurance d’un Dalaï-Lama : «En premier lieu, je prends tout ce qui me fait du bien, et si ça me fait du bien, je pense tout de suite à le partager. J’écoute mon cœur sans analyser si je dois le faire ou non.» Il y a tout un art de vivre là-dedans.  Combien de choses, d’événements, de sentiments se présentent dans une journée comme de pures gratifications de la vie : un rayon de soleil qui traverse la fenêtre, une bonne recette, une émission enrichissante, un beau texte, un volume, etc.

J’apprécie la santé, la vie

Et Roxane poursuit : «En second lieu, j’apprécie la santé, la vie et je fais tout mon possible pour ne pas gaspiller ces richesses.» Pour combien de personnes, en effet, la vie, la santé sont placées comme sur une voie d’évitement ou ne figurent pas dans leurs priorités. Ils en paient tôt ou tard le prix.

Je dédramatise les événements

En troisième lieu, me dit Roxane, «j’essaie de dédramatiser les événements qui ne sont pas encore arrivés. Très souvent j’ai réalisé que l’imagination amplifie l’image que l’on s’en fait. » Cela me fait penser à ce parangon de la sagesse qui dit que celui souffre avant le temps souffre deux fois plus que nécessaire.

Chaque matin un petit projet pour la journée

Enfin, Roxane m’explique l’importance de se trouver chaque matin un petit projet pour la journée et peut-être aussi un projet à plus long terme qui permet de rêver. Rêver permet de se sentir vivant et de savourer le don de la vie qui nous est donnée. Et c’est ici que Roxane semble se surpasser en me parlant de la nécessité de cultiver l’émerveillement : «Dès le début de ma journée, je me mets en mode émerveillement. C’est incroyable comment on peut s’émerveiller de tout et de rien.» Il faut dire que Roxane a gardé son cœur d’enfant. Seul le cœur peut s’émerveiller.

Je partage

Et ce qui m’interpelle le plus dans les propos de Roxane, c’est quand elle me fait prendre conscience de l’importance du partage, geste que l’on oublie souvent et qui nous retranche dans une sorte de «cocooning» égoïste. Le bonheur, ça se partage : «Dans mes contacts avec les autres, m’explique Roxane, je m’applique à leur trouver du beau, du bon, du vrai et du bien. J’essaie de complimenter la personne qui vient de mettre son talent en valeur ou qui a posé un geste qui mérite d’être souligné. Pour moi, c’est ainsi qu’on doit se tourner vers les autres en sachant reconnaître ce qu’ils sont.»

La vie comme un éternel printemps

Finalement, pour Roxane, la vie est belle et à renouveler chaque jour, parce qu’elle est pleine de petits bonheurs simples à notre portée, qu’on peut vivre comme dans un éternel printemps. Peu importe les événements, si on sait puiser en soi la force, la vie jaillira constamment comme de milliers de petits bourgeons qui embelliront toute notre vie.

Jean-Paul Simard

 


POUR EN SAVOIR PLUS CONSULTEZ LA RUBRIQUE SANTÉ :
http://jeanpaulsimard.com/index.php/on-parle-de-moi/

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Comment survivre dans une société «full sexe» ?

On parle beaucoup de sexualité riche et épanouie.  Mais en même temps on propose une sexualité à l’eau de rose, une sorte de nirvana du sexe où l’on flotte en toute quiétude dans le bain de la sensualité. Une sexualité où il n’y a pas d’interdits et où toutes les pratiques sexuelles, des plus hot aux plus hard, se valent et sont censées contribuées à l’équilibre humain. Pourtant, les naufragés du sexe sont nombreux. La pornographie fait des ravages considérables. La dépendance sexuelle connaît un point culminant. Comment expliquer le silence social à ce sujet? C’est dans ce contexte que la question se pose comment survivre dans une société «full sexe»?

L’éminent philosophe Luc Ferry écrit :
«Un exemple, hautement symbolique, suffira ici à me faire comprendre : il n’y a plus de différences à faire entre de «bonnes» et de «mauvaises» pratiques sexuelles. Telle est la signification de la fameuse libération revendiquée par la jeunesse : il faut en finir, en cette matière comme une toute autre, avec la notion normative et «répressive» hiérarchie. Il n’est plus de norme naturelle, religieuse, juridique ou autre qui vaille, mais seulement l’exigence, elle-même perçue comme seule authentiquement morale, de laisser chacun être soi-même, pourvu qu’il le soit véritablement.»

Jean-Paul Simard

Le meilleur de soi

s5234-ble-a-foisonJ’ai grandi à une époque où tout l’idéal humaniste de la vie consistait dans la recherche et l’atteinte de la perfection. C’était l’époque du perfectionnisme et des «grandes âmes». Il fallait être parfait en tout, exceller, réussir, sinon nous étions des «vauriens». Cela se vérifiait dans tous les domaines de la vie. Je me souviens encore de ces slogans dynamisants que l’on claironnait pour soutenir notre enthousiasme et notre idéal : «Sursum corda!» (En haut les cœurs!), ou encore «Toujours plus haut!». Nous concevions la vie comme une montagne à escalader, un sommet à atteindre. La vie se présentait à nous comme une épreuve dans laquelle il fallait réussir à tout prix. Nous croyions fermement que le meilleur résidait dans l’image idéale de soi. Mais cette image ennoblie de la personne devenait à la longue difficile à porter, car elle nous obligeait à jouer constamment un rôle, celui de quelqu’un que nous ne sommes pas.

Heureusement, à l’instar du «complexe olympique» ─  toujours plus haut, toujours plus fort, toujours mieux ─ , il existe une conception de la vie voulant que la réussite puisse aussi se faire à l’envers. Il ne s’agit pas de gravir une montagne, mais de descendre. Par exemple, plus une personne porte un handicap lourd (alcooliques, drogués, dépendants de toutes sortes, handicapés, etc.), plus elle descend bas dans la souffrance et le malheur, plus elle est appelée à monter par la descente, c’est-à-dire dans la pauvreté et la faiblesse de son être. On parle moins alors de perfection que de croissance.


Certes, renoncer à la perfection demande de l’humilité, beaucoup d’humilité, laquelle passe par l’acceptation du droit à l’erreur et à l’imperfection. Voilà pourquoi beaucoup de chemins de croissance à caractère nirvanique ou hédoniste refusent de voir la vie ainsi. Pourtant, nous savons bien que les approches du genre « Je suis un Dieu qui s’ignore » sont quotidiennement démenties par la réalité qui nous rappelle que « celui qui veut faire l’ange fait la bête ». Le célèbre auteur français Charles Péguy, dont nous venons de célébrer le centième anniversaire de sa mort, disait : «Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise âme, c’est d’avoir une âme toute faite.» Et il renchérissait: «Il y a quelque chose de pire que d’avoir une âme perverse. C’est d’avoir une âme habituée. On a vu les jeux incroyables de la grâce et les grâces incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n’a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n’a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n’a pas vu tremper ce qui était habitué.» Haro donc sur la perfection! Le meilleur de soi ne semble pas là.

Cela nous amène à redéfinir le «pattern» de notre vie: vivre c’est croître, avancer, assumer les erreurs et les épreuves, c’est savoir en tirer des leçons et créer à mesure ses réponses. Vivre, c’est n’être jamais arrivé, n’avoir jamais la réponse finale ni même la bonne. C’est composer avec des forces qui viennent de plus loin que «nous» et qui nous conduisent vers le meilleur de nous-mêmes.

C’est ce que le philosophe Friedrich Hegel appelle «le pouvoir du négatif». Il arrive un moment où quelque chose se met à éclore au-dedans. Du désordre intérieur une force surgit. C’est ainsi qu’à travers le pire peut éclore le meilleur de soi.

Jean-Paul Simard