Comment fais-tu pour être aussi sereine ?

1236599_637079009659476_1849809683_nC’est la question que je posais récemment à ma grande amie Roxane, au cours d’un déjeuner amical. Roxane, une femme que rien ne perturbe, qui assume sa vie telle qu’elle se présente au quotidien et avec laquelle je partage mes plus belles valeurs humaines et spirituelles.

Je prends tout ce qui me fait du bien

Sitôt la question posée, elle me répond avec la sagesse et l’assurance d’un Dalaï-Lama : «En premier lieu, je prends tout ce qui me fait du bien, et si ça me fait du bien, je pense tout de suite à le partager. J’écoute mon cœur sans analyser si je dois le faire ou non.» Il y a tout un art de vivre là-dedans.  Combien de choses, d’événements, de sentiments se présentent dans une journée comme de pures gratifications de la vie : un rayon de soleil qui traverse la fenêtre, une bonne recette, une émission enrichissante, un beau texte, un volume, etc.

J’apprécie la santé, la vie

Et Roxane poursuit : «En second lieu, j’apprécie la santé, la vie et je fais tout mon possible pour ne pas gaspiller ces richesses.» Pour combien de personnes, en effet, la vie, la santé sont placées comme sur une voie d’évitement ou ne figurent pas dans leurs priorités. Ils en paient tôt ou tard le prix.

Je dédramatise les événements

En troisième lieu, me dit Roxane, «j’essaie de dédramatiser les événements qui ne sont pas encore arrivés. Très souvent j’ai réalisé que l’imagination amplifie l’image que l’on s’en fait. » Cela me fait penser à ce parangon de la sagesse qui dit que celui souffre avant le temps souffre deux fois plus que nécessaire.

Chaque matin un petit projet pour la journée

Enfin, Roxane m’explique l’importance de se trouver chaque matin un petit projet pour la journée et peut-être aussi un projet à plus long terme qui permet de rêver. Rêver permet de se sentir vivant et de savourer le don de la vie qui nous est donnée. Et c’est ici que Roxane semble se surpasser en me parlant de la nécessité de cultiver l’émerveillement : «Dès le début de ma journée, je me mets en mode émerveillement. C’est incroyable comment on peut s’émerveiller de tout et de rien.» Il faut dire que Roxane a gardé son cœur d’enfant. Seul le cœur peut s’émerveiller.

Je partage

Et ce qui m’interpelle le plus dans les propos de Roxane, c’est quand elle me fait prendre conscience de l’importance du partage, geste que l’on oublie souvent et qui nous retranche dans une sorte de «cocooning» égoïste. Le bonheur, ça se partage : «Dans mes contacts avec les autres, m’explique Roxane, je m’applique à leur trouver du beau, du bon, du vrai et du bien. J’essaie de complimenter la personne qui vient de mettre son talent en valeur ou qui a posé un geste qui mérite d’être souligné. Pour moi, c’est ainsi qu’on doit se tourner vers les autres en sachant reconnaître ce qu’ils sont.»

La vie comme un éternel printemps

Finalement, pour Roxane, la vie est belle et à renouveler chaque jour, parce qu’elle est pleine de petits bonheurs simples à notre portée, qu’on peut vivre comme dans un éternel printemps. Peu importe les événements, si on sait puiser en soi la force, la vie jaillira constamment comme de milliers de petits bourgeons qui embelliront toute notre vie.

Jean-Paul Simard

 


POUR EN SAVOIR PLUS CONSULTEZ LA RUBRIQUE SANTÉ :
http://jeanpaulsimard.com/index.php/on-parle-de-moi/

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Comment survivre dans une société «full sexe» ?

On parle beaucoup de sexualité riche et épanouie.  Mais en même temps on propose une sexualité à l’eau de rose, une sorte de nirvana du sexe où l’on flotte en toute quiétude dans le bain de la sensualité. Une sexualité où il n’y a pas d’interdits et où toutes les pratiques sexuelles, des plus hot aux plus hard, se valent et sont censées contribuées à l’équilibre humain. Pourtant, les naufragés du sexe sont nombreux. La pornographie fait des ravages considérables. La dépendance sexuelle connaît un point culminant. Comment expliquer le silence social à ce sujet? C’est dans ce contexte que la question se pose comment survivre dans une société «full sexe»?

L’éminent philosophe Luc Ferry écrit :
«Un exemple, hautement symbolique, suffira ici à me faire comprendre : il n’y a plus de différences à faire entre de «bonnes» et de «mauvaises» pratiques sexuelles. Telle est la signification de la fameuse libération revendiquée par la jeunesse : il faut en finir, en cette matière comme une toute autre, avec la notion normative et «répressive» hiérarchie. Il n’est plus de norme naturelle, religieuse, juridique ou autre qui vaille, mais seulement l’exigence, elle-même perçue comme seule authentiquement morale, de laisser chacun être soi-même, pourvu qu’il le soit véritablement.»

Jean-Paul Simard

Le meilleur de soi

s5234-ble-a-foisonJ’ai grandi à une époque où tout l’idéal humaniste de la vie consistait dans la recherche et l’atteinte de la perfection. C’était l’époque du perfectionnisme et des «grandes âmes». Il fallait être parfait en tout, exceller, réussir, sinon nous étions des «vauriens». Cela se vérifiait dans tous les domaines de la vie. Je me souviens encore de ces slogans dynamisants que l’on claironnait pour soutenir notre enthousiasme et notre idéal : «Sursum corda!» (En haut les cœurs!), ou encore «Toujours plus haut!». Nous concevions la vie comme une montagne à escalader, un sommet à atteindre. La vie se présentait à nous comme une épreuve dans laquelle il fallait réussir à tout prix. Nous croyions fermement que le meilleur résidait dans l’image idéale de soi. Mais cette image ennoblie de la personne devenait à la longue difficile à porter, car elle nous obligeait à jouer constamment un rôle, celui de quelqu’un que nous ne sommes pas.

Heureusement, à l’instar du «complexe olympique» ─  toujours plus haut, toujours plus fort, toujours mieux ─ , il existe une conception de la vie voulant que la réussite puisse aussi se faire à l’envers. Il ne s’agit pas de gravir une montagne, mais de descendre. Par exemple, plus une personne porte un handicap lourd (alcooliques, drogués, dépendants de toutes sortes, handicapés, etc.), plus elle descend bas dans la souffrance et le malheur, plus elle est appelée à monter par la descente, c’est-à-dire dans la pauvreté et la faiblesse de son être. On parle moins alors de perfection que de croissance.


Certes, renoncer à la perfection demande de l’humilité, beaucoup d’humilité, laquelle passe par l’acceptation du droit à l’erreur et à l’imperfection. Voilà pourquoi beaucoup de chemins de croissance à caractère nirvanique ou hédoniste refusent de voir la vie ainsi. Pourtant, nous savons bien que les approches du genre « Je suis un Dieu qui s’ignore » sont quotidiennement démenties par la réalité qui nous rappelle que « celui qui veut faire l’ange fait la bête ». Le célèbre auteur français Charles Péguy, dont nous venons de célébrer le centième anniversaire de sa mort, disait : «Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise âme, c’est d’avoir une âme toute faite.» Et il renchérissait: «Il y a quelque chose de pire que d’avoir une âme perverse. C’est d’avoir une âme habituée. On a vu les jeux incroyables de la grâce et les grâces incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n’a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n’a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n’a pas vu tremper ce qui était habitué.» Haro donc sur la perfection! Le meilleur de soi ne semble pas là.

Cela nous amène à redéfinir le «pattern» de notre vie: vivre c’est croître, avancer, assumer les erreurs et les épreuves, c’est savoir en tirer des leçons et créer à mesure ses réponses. Vivre, c’est n’être jamais arrivé, n’avoir jamais la réponse finale ni même la bonne. C’est composer avec des forces qui viennent de plus loin que «nous» et qui nous conduisent vers le meilleur de nous-mêmes.

C’est ce que le philosophe Friedrich Hegel appelle «le pouvoir du négatif». Il arrive un moment où quelque chose se met à éclore au-dedans. Du désordre intérieur une force surgit. C’est ainsi qu’à travers le pire peut éclore le meilleur de soi.

Jean-Paul Simard

 

 

L’agapèthérapie

640x522UNE MÉDECINE DE L’ÂME ET DU CŒUR

IL EXISTE UNE FORME DE THÉRAPIE essentiellement basée sur la dimension spirituelle de la personne. Cette approche suscite présentement beaucoup d’intérêt si l’on en juge par le nombre croissant de centres qui la pratiquent, je veux parler de l’agapèthérapie. J’ai déjà écrit deux volumes sur le sujet: Guérir par la foi, l’amour, la prière (Médiaspaul) et Que faire quand la souffrance et la maladie frappent à notre porte? (Anne Sigier/Médiaspaul). Le lecteur qui veut en savoir davantage pourra s’y référer avec profit. Il y verra comment, avec l’agapèthérapie, beaucoup de maladies physiques et psychologiques disparaissent à la suite de la guérison de l’âme et du cœur. En faisant la paix avec soi-même, en guérissant les blessures intérieures, cela crée un «terrain» très favorable à la guérison. Et pour cause !

 


DEVANT LE VIDE SPIRITUEL et la froideur de la médecine, l’agapèthérapie propose une vision humanisante de la personne : « Guérir parfois, soulager souvent, réconforter toujours ». L’agapèthérapie se révèle incomparable pour aider la personne à gérer les émotions négatives, le stress de la vie, les craintes, les inquiétudes, les peurs, l’angoisse, les désespoirs. L’agapèthérapie vise essentiellement à pacifier la personne, à guérir ses blessures intérieures, à harmoniser les contraires, à « apprivoiser son ombre». On constate que beaucoup de maladies physiques et psychologiques disparaissent à la suite de la guérison du cœur. En faisant la paix avec soi-même, en guérissant les blessures intérieures, cela crée un « terrain » très favorable à la guérison.

L’agapèthérapie repose sur les propriétés éminemment curatives de la foi, de l’amour, de la prière. Ces trois dimensions forment comme le trépied de cette approche. Rappelons que nous situons ici sur un terrain solide, car la valeur thérapeutique de ces trois pratiques a fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques.

          Jean-Paul Simard, L’autre voie de guérison, Montréal, Éditions Le jour, p. 156.)

 


POUR EN SAVOIR PLUS :
http://mediaspaul.qc.ca/catalogue/guerir-par-la-foi-lamour-la-priere-903

http://jeanpaulsimard.com/index.php/sample-page/que-faire-quand-la-souffrance-et-la-maladie-frappent-a-notre-porte/

 


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colombe


Qu’est-ce que la résilience ?

LA RÉSILIENCE est  une attitude clé dans le comportement humain, surtout dans les moments difficiles de la vie. La résilience a connu une vogue spectaculaire depuis que le célèbre neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, l’a popularisée. Il la définit en termes poétiques comme «l’art de naviguer dans les torrents». La résilience nous enseigne qu’«il n’y a pas de fatalité dont on ne peut sortir». Boris Cyrulnik appuie cette conviction sur la trajectoire surprenante des survivants de l’Holocauste, ceux qui évidemment ont échappé aux chambres à gaz.

 


Dans une situation de souffrance ou de maladie, la personnalité de celui qui souffre joue un rôle déterminant. Le coefficient de résistance à la douleur d’un individu dépend de ses valeurs, de ses schèmes de pensée, de tout ce qui en somme contribue à le façonner. C’est ce qu’on appelle l’aptitude à la souffrance ou la capacité de résilience. Les psychothérapeu­tes sont d’avis que beaucoup de névroses prennent leur source précisément dans le refus ou l’incapacité de souffrir.

La pensée bouddhiste, qui a une longue tradition dans l’approche de la souffrance, confirme ces données. Le Dalaï-Lama enseigne que les souffrances du corps proviennent souvent de l’esprit, et qu’à souffrance corporelle égale, un esprit paisible et heureux souffre beaucoup moins qu’un esprit agité et inquiet. De même quelqu’un dont l’esprit est lucide, ouvert, équilibré, adoptera des attitudes conciliantes en face d’inévitables difficultés et demeurera dans la paix même si de grands malheurs lui arrivent, tandis qu’un esprit borné, agité et inquiet, non réfléchi, sera tout de suite désemparé et démuni devant un simple imprévu désagréable. Dans la résistance à souffrir, l’esprit est beaucoup plus important que le corps.

Cela vient sans doute du fait que la conscience que l’on a de la souffrance contribue pour une large part à l’augmenter. La matière, le monde végétal ne souffrent pas. L’homme a cette possibilité de souffrir plus que les autres êtres vivants de la Création, en cela même qu’il peut penser à sa souffrance. Il peut l’appréhender, la sentir venir, en mesurer l’impact. Et cette conscience contribue à augmenter considérablement la souffrance. «Un homme qui souffre avant le temps souffre plus que nécessaire», écrivait Sénèque. Quand on craint de souffrir on souffre déjà de ce que l’on croit. À cela s’ajoute le fait que la souffrance devient plus grande encore quand on prend conscience de la beauté, de la bonté et de l’ordre qui existe dans le monde.

 


La résilience est probablement l’attitude la plus importante dans la vie. La qualité maîtresse de l’existence. La résilience tient dans l’aptitude à retrouver son équilibre après avoir vacillé, là où d’autres se seraient effondrés. Tel un Phoenix qui renaît de ses cendres, savoir se reconstruire après un drame, un deuil, un accident, une agression. Boris Cyrulnik dit que l’on peut même en arriver à vivre «un merveilleux malheur». Mais attention! Faire preuve de résilience ne signifie pas afficher un optimisme béat. Ce n’est pas non plus se croire invulnérable. On n’est pas résilient de facto dans la vie. La résilience se cultive. Elle est le fruit d’une force intérieure faite de sagesse et de discernement qui permet de faire face au monde tel qu’il est.

Jean-Paul Simard

 


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Qui tient le volant de votre vie ?

                Celui qui maîtrise sa vie est plus grand que celui qui prend des villes.
                                                                                            Proverbes 16, 32 


 COMBIEN MAÎTRISENT RÉELLEMENT LEUR VIE ? L’autre jour, j’entendais quelqu’un s’exclamer : «Je n’en peux plus de boire!» Va pour l’alcool, mais, au fond, ne sommes-nous pas tous alcooliques de quelque chose? Les dépendances ne se comptent plus. La psychologie en découvre une nouvelle chaque mois. Le «mal du siècle», paraît-il. Certaines formes de dépendance sont telles qu’elles empoisonnent la vie tout entière. Or, que vaut la vie, quand on n’en a pas la maîtrise?


Maîtriser sa vie, c’est beaucoup plus que de dire : «Je performe dans mon travail, je joue bien au golf, j’excelle au violon, je suis un vrai cordon-bleu, je sais recevoir des amis, etc.» Il existe une énorme différence entre maîtriser un sport, un art et maîtriser sa vie ou son destin. La grande chanteuse Dalida avoua un jour : «J’ai réussi dans la vie, mais je n’ai pas réussi ma vie.» Elle s’est suicidée…!

Combien de personnalités, politiciens, artistes, vedettes brillent dans le firmament de la notoriété, s’illustrent sur toutes les scènes du monde, mais croupissent lamentablement dans leur vie privée, la plupart du temps sous l’effet d’une dépendance quelconque : alcool, drogue, jeu, sexe. Combien de célèbres personnages ont été dominés par leur démon intérieur? Il existe, en fait, un grand nombre de personnes, de toute condition, qui éprouvent une profonde division à l’intérieur d’elles-mêmes. C’est comme si elles ne s’appartenaient pas complètement. Anselm Grün, psychanalyste allemand, dans son livre Ce que je veux je ne le fais pas, fait le constat que «de plus en plus, les gens ont le sentiment d’être divisés en eux-mêmes, tiraillés en tout sens dans leur travail, leur famille, leur communauté. Ils cherchent la paix intérieure et ils ne la trouvent pas.» Bref, ils ne maîtrisent pas leur vie. Ils ne sont pas complètement aux commandes de leur existence.

Or, il existe une réalité incontournable: le point de départ de la maîtrise de sa vie tient d’abord dans cette prise de conscience que nous avons tous une problématique personnelle à gérer ou à assumer. Celle-ci peut concerner soi-même, sa famille, son métier, sa profession, ou encore se vivre sur un lit d’hôpital, dans un fauteuil roulant, dans une prison, dans l’enfer de l’alcool, de la toxicomanie, du jeu ou des médicaments. Chacun a un domaine précis, dans lequel s’applique cette loi inexorable : on ne peut accéder à tout le territoire de sa vie, si on ne fait pas la conquête d’un champ en particulier, en l’occurrence celui qui influence le plus négativement nos comportements. Il est étonnant de constater jusqu’à quel point le toxicomane, le dépressif, le violent, pour ne citer que ces cas, voient leur vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle transformée radicalement quand ils ont suivi avec succès une thérapie. C’est leur existence entière qui se trouve irradiée par le changement effectué dans un secteur précis, mais combien important de leur vie.

Heureusement, les moyens ne manquent pas pour reprendre la gouvernance de sa vie. Il existe ici une floraison impressionnante d’approches, de techniques, voire de recettes. Et puis, la nature ne nous a-t-elle pas dotés de merveilleuses ressources? Certaines agissent comme un gouvernail en profondeur, d’autres comme un  souffle invisible qui dirige à notre insu notre vie. Il s’agit de ne pas laisser ce potentiel en veilleuse.

Jean-Paul Simard

 

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La poésie de la vie

Dans une chronique précédente, j’évoquais la magie de la vie et son lien avec la poésie. Il n’est pas nécessaire d’écrire des poèmes pour faire de la poésie. N’importe qui, dans le contexte familier de son existence, peut se comporter en véritable poète. On sait déjà jusqu’à quel point la poésie est nécessaire à l’expression de l’amour, du romantisme et du rêve. Mais sait-on comment elle peut transformer notre existence au quotidien?

Le monde sépare volontiers poésie et réalité, comme si la poésie n’était qu’une sorte d’ornement ou de fioriture de la vie. Mais la poésie nous rappelle que la réussite de l’existence n’est pas seulement affaire de technique. Elle a besoin d’un souffle que seule la poésie peut donner. Simone Weil, cette philosophe de génie qui a étonné le monde en travaillant une grande partie de sa vie dans les usines à une époque où la technologie était rudimentaire, a écrit : «Les travailleurs ont besoin de poésie plus que de pain. Besoin que leur vie soit une poésie. Besoin d’une lumière d’éternité.» Cette lumière d’éternité, c’est l’horizon d’émerveillement que le regard poétique peut apporter sur les êtres et les choses.


Pour l’expérimenter, je vous invite aujourd’hui à vous laisser émerveiller  par toutes les petites choses qui vous entourent : savourer un bon petit plat, sentir la fraîcheur de l’eau sur votre peau en vous lavant, admirer une fleur, goûter et admirer la beauté d’un paysage, le vent, les oiseaux, la lumière, écouter le chant d’un ruisseau, contempler l’immensité des espaces sidéraux. S’abandonner au mystère de la nuit étoilée, ce qui faisait dire à Jules Renard : «Il y a de la lumière ce soir chez Dieu».  Vous verrez combien ces petits gestes font du bien à l’âme et dégagent des énergies mentales insoupçonnées!


Exercez-vous, en outre, à pratiquer le regard contemplatif, partout, sur tout ce qui vous entoure. Entraînez-vous à contempler là où nous ne faisons que voir et regarder avec indifférence. Nous ne prêtons plus attention au coucher du soleil, à la lumière qui fait étinceler les objets, au vert opulent de la nature, à l’air traversé de parfums. Quand nous nous promenons dans un parc, nous sommes plus attentifs à ce qui bouge qu’à l’appel de tous ces paysages qui nous font respirer le bonheur. S’exercer à remarquer les couleurs qui influencent notre sensibilité, les formes qui sollicitent notre attention. Même chose pour l’expression de ceux et celles qui nous entourent. Quand remarquons-nous le regard engageant ou le sourire aimable d’un voisin? Déconnectés de nos émotions, nous sommes peu conscients des bonheurs qui s’offrent à nous. Or, tout cela nous interpelle et nous rappelle, selon la magnifique formule du poète allemand Hölderlin, que «c’est en poète que l’homme habite cette terre.»

Jean-Paul Simard

 

La magie de la vie

14873883-Fleurs-des-champs-papillon-et-le-ciel-bleu-Banque-d'images - CopieON PARLE SOUVENT DE LA MAGIE DE LA VIE. On la perçoit volontiers comme une sorte d’éclair venant illuminer le ciel de notre vie, au moment où l’on en a besoin. Particulièrement dans ces moments de grande lassitude ou de morosité. Mais le plus souvent, nous nous retrouvons dans l’attente d’une magie qui ne vient pas. Attente qui va parfois jusqu’à l’obsession. Et alors c’est le doute qui s’installe. Existe-t-elle vraiment? Appartient-elle aux seuls fortunés de la vie ou est-elle à la portée de tous? Parfois, notre doute se met à dériver vers des plages moins rationnelles: faut-il connaître quelque formule initiatique pour la faire apparaître?

D’entrée de jeu, précisons que la magie de la vie ne relève pas de l’ésotérisme. Elle n’a rien à voir avec le fait de prédire l’avenir, de faire bouger des objets, de transformer les choses et les événements en un coup de baguette. Elle relève bien davantage de notre pouvoir personnel. Et ici je m’arrêterai sur une dimension oubliée, mais qui peut transformer toute l’existence : la poétique de la vie.


Précisons tout de suite qu’il n’est nullement nécessaire d’écrire des poèmes pour créer cette vision poétique. Là-dessus, j’aime bien le point de vue d’Edgar Morin quand il dit que « le véritable but de l’existence est la poésie de la vie, de vivre dans l’exaltation de soi, dans l’exaltation de l’amitié, de la fête, de la communauté ». À cette fin, il a élaboré ce qu’il appelle la philosophie de « la voie », qui consiste à se donner les moyens de réaliser la poésie de sa propre vie et, chemin faisant, de ressusciter l’espérance pour générer non pas le meilleur des mondes, mais un monde meilleur.

La «voie» évoquée par Edgar Morin passe par la découverte de la beauté du monde qui nous séduit, nous appelle, nous avive. La rencontre avec le beau nous donne le moyen de dépasser la banalité de l’existence, d’enjoliver l’ordinaire de la vie. Dans les moments difficiles ou inquiétants, aux heures les plus sombres, dans les épreuves, la beauté a cette capacité de soutenir le cœur humain et de donner la conviction que le meilleur de la vie peut être atteint. C’est ainsi que la poésie peut représenter une approche originale et exceptionnelle pour résoudre les problèmes de la vie. Elle peut intervenir dans le sentiment du vide, dans la dépression vague, dans la morosité, dans le désenchantement conjugal, familial et relationnel. Tous ces sentiments négatifs de l’existence ont quelque chose à voir avec l’absence du sens poétique de la vie.


Le rôle essentiel de la poésie est ainsi d’ouvrir à la « la joie pure d’exister». Avez-vous déjà pris conscience du don de l’être et de la vie? Dans tout ce qui a été créé, rien de surpasse la vie. La vie est le chef-d’œuvre de la Création. Il va de soi que célébrer cette vie en reconnaissant qu’elle est un don du Créateur constitue l’une des façons les plus sûres d’engendrer le bonheur. Se croire heureux d’être en vie et savourer en même temps les multiples propositions de bonheur que nous offrent nos journées. Entretenir la vision d’une vie belle, n’est-ce pas la façon la plus réaliste et la plus sûre de faire naître et d’entretenir la magie de la vie? Dans mon prochain article, je développerai un autre aspect fort intéressant de la magie de la vie (à suivre…).

 Jean-Paul Simard

 

http://jeanpaulsimard.com/index.php/sante/

QUAND JE MARCHE TOUT MARCHE…

La sagesse de la marche

QUI N’AVANCE PAS RECULE ! Dans «Alice au Pays des Merveilles», la reine donne à l’héroïne ce conseil: «Tu dois courir le plus vite possible pour rester au même endroit. Si tu veux aller ailleurs, tu dois courir au moins deux fois plus vite que cela!» Il n’y a pas d’évolution sans mouvement. Sans mouvement la vie n’est que léthargie, voire régression. En ce domaine la stagnation est mortelle. La marche est une façon de s’accrocher à l’existence, de se prouver à soi-même qu’on est vivant. C’est d’ailleurs ce qui m’incite moi-même à marcher.

 


 QUAND ARRIVE LA BELLE SAISON, je sens en moi comme un appel irrésistible à sortir de chez moi et à marcher. Je me sens un peu comme les animaux de la ferme qui ont hiverné à l’intérieur des étables. Des fourmis dans les jambes. La sève de vie qui se remet à circuler. S’ajoute à cela le goût de marcher et de méditer, deux activités qui vont tellement bien ensemble. Je l’ai fait à plusieurs reprises dans ma vie. Quelle sensation !

C’est au cours de mes marches solitaires dans la nature, calme et hospitalière, que j’ai compris son importance dans mon accomplissement personnel. On dit que Goethe, un jour, ébloui par la beauté de la campagne suisse, s’écria : «Marche et tu deviendras meilleur!» «Quand je marche, tout marche!», me confiait un jour quelqu’un. Combien de fois, ai-je moi-même expérimenté le pouvoir de métamorphose de la marche dans la nature !

Mon plus lointain souvenir remonte à mon adolescence. Je me souviens d’être parti un beau matin d’été, entre deux rangées d’arbres, la jeunesse au cœur, mon petit baluchon de rêve et l’appel de l’infini. Il y avait en moi un tel sentiment d’espérance et de bonheur que je crois avoir éprouvé pour la première fois l’émotion spirituelle. C’était l’un de ces moments d’une rare intensité, qui ouvre à des niveaux de conscience insoupçonnés. Et pour cause!

«C’est en poète que l’homme habite cette terre», écrit Friedrich Hölderlin. En accordant son rythme à celui de la nature, nous entrons dans un processus qui favorise le «dynamisme» mental et physique, car nous puisons à la source même où tout se renouvelle et se perpétue. Cette manière de vivre permet d’accéder au calme et à la sérénité. Vivre ainsi confère à la vie un sens nouveau. À l’instar de Nietzsche, nous pouvons nous interroger : «Qu’est-ce que la beauté sinon le reflet aperçu par nous d’une joie extraordinaire de la nature, parce qu’une nouvelle et féconde possibilité de vie vient d’être découverte?» La nature devient ainsi une puissante consolatrice, apportant chaque fois à la personne de nouvelles espérances.

Tout paysage comporte une part humaine et une part d’éternité. Nous prenons conscience que la nature n’est pas seulement une entité matérielle, mais qu’elle recèle des trésors de sens. Elle nous autorise, par exemple, à se dire : «Devant tant de lumière et de beauté, comment peut-on parier sur le non-sens de la vie?» Ou encore : «Comment peut-on croire en l’absurdité de l’existence?» Je ne connais pas de meilleur antidote aux sentiments d’angoisse et d’absurdité. Dans les moments de grandes lassitudes, la nature est toujours là pour nous ouvrir son réservoir de sérénité. Chaque fois, elle nous gratifie de son immense prodigalité et nous fait comprendre jusqu’à quel point, dans la vie, «tout est grâce».

Et cette grâce réside d’abord dans le courage d’être qu’elle communique généreusement. Combien de fois la vie ressemble à un pari sur le destin ! Elle semble alors nous dire : «Marche même si tu ne laisses pas de trace.» Comme le marcheur dans le sable du désert dont les pas sont effacés par le vent. Pas de traces derrière soi, pas de chemin tracé devant. Une marche où chaque pas est à inventer. Une marche où «l’important, comme dit la sagesse tibétaine, est de marcher selon la longueur de ses pas.»

Jean-Paul Simard

http://jeanpaulsimard.com/index.php/sample-page/pelerinage-aux-sources-de-la-vie/


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Le bonheur d’une vie simple et tranquille

        «Vivre simplement, c’est apprendre à faire la différence entre assez et trop.»
                          Mark A. Burch  La Voie de la simplicité pour soi et la planète

 


 LANZA DEL VASTO, dans son livre intitulé Le pèlerinage aux sources, raconte l’expérience suivante. Un jour qu’il avait laissé ses vêtements sur la plage pour se baigner, il s’aperçut à son retour que le mouchoir noué où il serrait son mince pécule de voyageur avait disparu. Il fut pris de panique: seul, sans la moindre ressource, au cœur du continent indien! Puis, soudain, il éclate de rire, pensant qu’il vient de comprendre qu’il vit l’un de ces rares moments où il ne doit compter que sur sa richesse intérieure.


LA VRAIE RICHESSE, c’est ce qui reste quand on a perdu tout son argent.  Pour la découvrir, rien n’est meilleur que le sort quand il nous met aux prises avec la nécessité toute nue, nous obligeant à tout attendre de soi, de sorte que la vie devient une perpétuelle création de soi-même par soi-même. Pour vivre une telle expérience, il faut évidemment faire le choix d’une vie axée non pas uniquement sur la culture de l’avoir, mais sur celle de l’être.

Et cela commence par sacrifier «les nécessités inutiles», comme l’enseigne le célèbre personnage d’Hemingway, Mark Twain. Beaucoup de choses que nous conservons nous sont rarement utiles. Ce sont des poids que nous traînons derrière nous et qui minent inexorablement notre potentiel d’énergie, sans compter qu’ils appauvrissent notre existence au lieu de l’enrichir. Dans ces conditions, «jeter» ou «se débarrasser» devient pratiquement un acte existentiel.

 Jean-Paul Simard

 


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