LA SAGESSE DU VINGT-QUATRE-HEURES À LA FOIS

Lâchez priseCARPE DIEM

Pourquoi cherches-tu l’impossible
en voulant à tout prix
connaître d’avance
ce que la vie nous réserve
à toi et à moi ?

Quoi qu’il puisse nous arriver,
la sagesse n’est-elle pas
de nous soumettre chacun à notre sort ?

Que la vie te réserve encore bien des hivers
ou, au contraire,
que tu sois en train d’en vivre le dernier
─ celui-là même qui, en ce moment,
éreinte les vagues de la mer
à l’assaut des rochers ─
crois-moi,
ne change rien à tes occupations
et, dans un cas comme dans l’autre,
n’escompte jamais vivre
plus loin que le jour où nous sommes.

Déjà, tandis que nous parlons,
le temps impitoyable aura fui.

C’est aujourd’hui qu’il faut vivre.
car demain reste pour toi
ce qu’il  y a de moins sûr.

(Dédié à une jeune fille du nom de Leuconoë, ce poème appartient au premier livre des Odes d’Horace (Ode XI : AD LEUCONOEN) et doit sa célébrité à son dernier vers où figure l’expression littéralement intraduisible CARPE DIEM.)
– Traduction et adaptation moderne : Gilles Simard, PH. D. Tous droits réservés.


COMMENTAIRE DU TRADUCTEUR

Il est rare dans l’histoire de la poésie qu’une image ait connu autant de succès que l’expression CARPE DIEM issue d’une ode brève du poète latin Horace.
     Ce couple de mots littéralement intraduisible tire son dynamisme de l’association inattendue du verbe CARPERE et du nom DIEM. Le premier appartient à la sphère des fruits. Fruits que l’on cueille, que l’on porte à la bouche pour les savourer.
     Le second mot est un nom complément direct du premier et désigne tout simplement le jour. C’est la syllabe DI que l’on retrouve en français dans l’appellation des jours de la semaine : lundi (jour de la Lune), mardi (jour de Mars)…  CARPE DIEM est donc une invitation à saisir le jour et à le déguster comme un fruit savoureux.
     Cette invitation était dédiée initialement à une jeune fille au prénom grec révélateur LEUCONOË, qui signifie ESPRIT BRILLANT. Une jeune fille qui, d’après les recommandations que lui adresse Horace envisageait tout naturellement de vivre longtemps. Avec une tendresse toute paternelle et une profonde sagesse, le poète appelle cette jeune fille à réaliser que la vie se passe au présent et qu’il lui faut mordre à belles dents le moment qui passe, même si elle savait par impossible qu’elle allait effectivement vivre encore bien des hivers.
     Il faut lire les huit vers latins où s’insère, au début de la dernière ligne, l’expression en question (CARPE DIEM) pour comprendre la portée universelle du conseil que nous glisse Horace avec un pincement au cœur à peine voilé, face à l’écoulement irrémédiable du temps.
     J’imagine difficilement qu’un être humain puisse rester insensible à ce message. Mais, je pense d’abord aux gens que la vie n’a pas ménagés et qui y trouveront un réconfort appréciable. Je trouverais normal que ce texte figure dans une chambre d’hôpital. Mais aussi dans un corridor d’école. Pourquoi pas dans une salle d’attente? Partout où des gens circulent machinalement et cherchent inconsciemment un sens à la vie.
     La richesse de ce message est qu’il est neutre. Il s’attache à l’essentiel de l’existence, sans aucune considération ni de race, ni de religion, ni de parti politique. Horace l’a écrit à une époque où ses concitoyens s’entre-déchiraient par une guerre civile.
     Le poème résume en même temps la fine fleur de toute l’Antiquité grecque et latine en plus d’accéder à une profondeur humaine universelle, à travers une image inaltérable. Puisse-t-il susciter une émotion comparable à celle qu’éprouvèrent ses premiers lecteurs, en 23 av. J.-C., année de sa  première publication !

Gilles Simard, PH.D.

 


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Comment prier ? Voici une prière universelle

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COMMENT PRIER ?

MA FAÇON DE PRIER est relativement simple. Elle s’inspire de la méthode du célèbre moine bénédictin, John Main, décédé en 1982. Désireux d’apporter une réponse pratique à la quête spirituelle de ses contemporains, il proposa une forme de prière simple, dépouillée, silencieuse, accessible à toute personne et non réservée seulement à une élite religieuse.


CETTE FORME DE PRIÈRE est axée sur la répétition fréquente d’un mot, d’une formule ou d’une courte phrase. Une méthode qui fait d’ailleurs partie de la longue tradition chrétienne sur la prière (on l’appelait, jadis, «oraison jaculatoire»). Au 14e siècle, par exemple, dans l’ouvrage d’un mystique anglais Le Nuage de l’inconnaissance, on peut lire: «Choisis un mot, un seul mot, court plutôt que long, puis fixe-le dans ton esprit pour qu’il y reste.» En fait, tous les grands maîtres de spiritualité ont fortement recommandé la prière-mantra. Toute la dynamique du mantra vient du fait qu’il peut être répété à satiété, produisant un effet pacifiant et fortifiant.

C’est dans cet esprit que je vous propose ma propre prière-mantra. J’en parle dans toutes mes conférences. Je l’évoque dans presque tous mes livres. Il m’arrive même de rencontrer des personnes qui m’avouent avoir commencé à prier depuis ce temps. La voici:

Viens, Esprit
de lumière
de force
et de paix.

Cette prière peut évidemment être dite pour les autres: «Esprit de lumière, de force et de paix, viens dans l’âme et le cœur de…» (On mentionne le nom de la personne pour laquelle on veut prier).

J’aimerais témoigner, au passage, que cette petite prière est si importante dans ma vie qu’elle constitue presque toute ma spiritualité. Je la dis sans cesse pour moi et pour les autres, en marchant, en auto, dans les endroits publics, dans une file d’attente, en me réveillant la nuit, partout. Je la dis comme un réflexe chaque fois que j’ai un problème, une difficulté, une peur, une angoisse. Je l’appelle parfois ma prière miraculeuse tant elle produit ce qu’elle signifie.


Une prière pour méditer

C’EST UNE PRIÈRE QUI SE PRÊTE autant à la méditation qu’à la récitation. Dans tous les cas, la meilleure façon de la réciter est de le faire lentement, conscient de s’adresser à la puissance divine, conscient aussi des énergies spirituelles qu’elle dégage. Plus l’intériorisation est grande, plus ces énergies sont alertes. Aussi faut-il la réciter lentement de façon à favoriser l’intériorisation. En la récitant, on s’efforce de garder un état de conscience le plus élevé possible et d’y adhérer puissamment. La prière commence quand la conscience a pénétré dans les mots et que l’esprit est actif et remplit complètement l’invocation formulée. Il se dégage alors un sentiment de foi et de confiance garant de toute prière.


Des mots puissants

AU PLAN PSYCHOLOGIQUE, on pourrait ajouter que la répétition des trois mots Lumière, Force et Paix ─ des mots forts, puissants et évocateurs  ─  exerce une action bénéfique sur le mental, irriguant toutes les plages de la vie. Il y a des mots qui créent, qui ont des vibrations et qui font vivre et les mots lumière, force et paix sont de cet ordre. Quand ces mots atteignent le subconscient et s’y logent, ils exercent une influence énorme sur la personne. Ils émettent des ondes intérieures dont la résonance se transmet à toutes les cellules du corps. Ils sont capables de transmettre la pulsation de la vie. Ce pouvoir est d’ailleurs confirmé par la psychologie dynamique qui montre comment on peut être déterminé par ses pensées et par les mots que l’on utilise. À travers eux, c’est toute la vie qui est touchée et, à travers elle, le destin lui-même.


Une bouée de sauvetage 

Bien sûr, il y d’autres prières fort recommandables, mais je vous propose celle-là. Sincèrement, Dieu peut-il refuser une telle demande ? Cette prière deviendra chez vous comme un réflexe. Elle vous accompagnera dans toutes les circonstances de votre vie. Ce sera votre façon de prier et, dans bien des cas, votre bouée de sauvetage…

Jean-Paul Simard


Pour un complément d’information :

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Hommage à une figure attachante de l’Église (l’abbé Raymond Gravel)

Abbé Raymond Gravel 310x206Hommage à une figure attachante de l’Église
(
Le Quotidien, ce 19 août 2014
par Jean-Paul Simard, écrivain et théologien)

 


L’ABBÉ RAYMOND GRAVEL, UN SACRÉ CURÉ…
Télé-Québec soulignera cette semaine le premier anniversaire du décès du bien-aimé homme de foi en présentant le documentaire du réalisateur Patrick Brunette, intitulé Raymond Gravel, un sacré curé. «J’aimais le double sens, déclare le cinéaste au Journal. C’est souriant, un peu cinglant… À son image…». 
L’abbé Raymond Gravel n’avait peur de rien.
Dans cette optique, je vous invite à lire le témoignage ci-dessous que j’ai déjà écrit pour un journal. 


 L’abbé Raymond Gravel, qui a marqué le paysage religieux et social québécois, n’est plus. Sa mémoire cependant demeure, témoignant de l’existence de l’humanisme chrétien. Comment mieux parler de cet homme d’Église qu’en disant qu’il avait le physique de l’emploi : une figure de pasteur taillée sur mesure, accueillante, attachante, sympathique, ne reflétant aucun dogmatisme ou autoritarisme religieux. Si je voulais une représentation de Jésus sur terre c’est à la personne même de Raymond Gravel que je songerais spontanément. Pour sa ressemblance physique avec le Christ? Peut-être, mais surtout morale, lui qui acceptait inconditionnellement toute personne sans aucun jugement définitif. Son action pastorale en témoignait. Raymond Gravel, c’était le baume sur la plaie. Son message était le suivant : peu importe que vous viviez en rapport ou non avec l’Église, courage! Ne désespérez pas. Même si vous êtes divorcés, Dieu est là. Même si vous avez avorté, Dieu est là. Même si vous êtes homosexuels, Dieu est présent dans votre amour partagé. Raymond Gravel, c’était la lumière des gens perdus dans la nuit de la vie. C’était la remise en question d’une certaine religion qui impose, rejette et exclut. Il nous a transmis les valeurs d’un amour évangélique vécu dans les réalités changeantes de la vie. Il représentait l’arrachement à la pesanteur dogmatique de la croyance, à ces exigences de fidélités inhabitables responsables de tant de naufragés de l’Église, dans ces moments où l’être humain finit par décrocher. Aussi apparaissait-il dans l’imaginaire québécois comme l’image idéale de l’Église. Des personnes de tout horizon, de tout métier, de toute allégeance politique ou religieuse se reconnaissaient spontanément en lui. Pour beaucoup, l’Église du Québec c’était Raymond Gravel.  

Malgré cela ─ et peut-être même à cause de cela ─, il était devenu la bête noire de l’Église, celle d’ici et celle de Rome, qui l’a rappelé à l’ordre en termes non équivoques pour ses prises de position trop libérales. Je ne veux pas me substituer au jugement de l’Église, mais simplement rappeler que Raymond Gravel savait, par contre, maintenir en action les signes vitaux de la religion, c’est-à-dire celle qui a le plus de chance d’attirer les fidèles. Pour cette raison, nous aurions encore eu longtemps besoin de sa présence. Malheureusement, il nous a quittés trop tôt. Mais son étoile n’est pas près de s’éteindre au firmament. Puisse-t-elle être une source d’inspiration pour de nombreux jeunes gens attirés par la prêtrise, une espèce nécessaire mais en voie d’extinction. Puisse-t-elle aussi guider, comme pour les mages de l’Évangile, tous ceux et celles qui sont en quête de signes révélateurs de l’invisible. C’est dans cet esprit que je dis au grand pasteur que fut Raymond Gravel : «Merci pour ta présence chaleureuse et ta féconde action pastorale.»

 


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La résilience, une attitude clé

LA RÉSILIENCE EST UNE ATTITUDE CLÉ dans le comportement humain, surtout dans les moments difficiles de la vie. La résilience a connu une vogue spectaculaire depuis que le célèbre neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, l’a popularisée. Il la définit en termes poétiques comme l’« art de naviguer dans les torrents ». La résilience nous enseigne qu’ « il n’y a pas de fatalité dont on ne peut sortir ». Boris Cyrulnik appuie cette conviction sur la trajectoire surprenante des survivants de l’Holocauste, ceux qui évidemment ont échappé aux chambres à gaz.

Dans une situation de souffrance ou de maladie, la personnalité de celui qui souffre joue un rôle déterminant. Le coefficient de résistance à la douleur d’un individu dépend de ses valeurs, de ses schèmes de pensée, de tout ce qui en somme contribue à le façonner. C’est ce qu’on appelle l’aptitude à la souffrance ou la capacité de résilience. Les psychothérapeu­tes sont d’avis que beaucoup de névroses prennent leur source précisément dans le refus ou l’incapacité de souffrir.

La pensée bouddhiste, qui a une longue tradition dans l’approche de la souffrance, confirme ces données. Le Dalaï-Lama enseigne que les souffrances du corps proviennent souvent de l’esprit, et qu’à souffrance corporelle égale, un esprit paisible et heureux souffre beaucoup moins qu’un esprit agité et inquiet. De même quelqu’un dont l’esprit est lucide, ouvert, équilibré, adoptera des attitudes conciliantes en face d’inévitables difficultés et demeurera dans la paix même si de grands malheurs lui arrivent, tandis qu’un esprit borné, agité et inquiet, non réfléchi, sera tout de suite désemparé et démuni devant un simple imprévu désagréable. Dans la résistance à souffrir, l’esprit est beaucoup plus important que le corps.

Cela vient sans doute du fait que la conscience que l’on a de la souffrance contribue pour une large part à l’augmenter. La matière, le monde végétal ne souffrent pas. L’homme a cette possibilité de souffrir plus que les autres êtres vivants de la Création, en cela même qu’il peut penser à sa souffrance. Il peut l’appréhender, la sentir venir, en mesurer l’impact. Et cette conscience contribue à augmenter considérablement la souffrance. «Un homme qui souffre avant le temps souffre plus que nécessaire», écrivait Sénèque. Quand on craint de souffrir on souffre déjà de ce que l’on croit. À cela s’ajoute le fait que la souffrance devient plus grande encore quand on prend conscience de la beauté, de la bonté et de l’ordre qui existe dans le monde.

 


LA RÉSILIENCE PROBABLEMENT L’ATTITUDE la plus importante dans la vie. La qualité maîtresse de l’existence. La résilience tient dans l’aptitude à retrouver son équilibre après avoir vacillé, là où d’autres se seraient effondrés. Tel un Phoenix qui renaît de ses cendres, savoir se reconstruire après un drame, un deuil, un accident, une agression. Boris Cyrulnik dit que l’on peut même en arriver à vivre «un merveilleux malheur». Mais attention! Faire preuve de résilience ne signifie pas afficher un optimisme béat. Ce n’est pas non plus se croire invulnérable. On n’est pas résilient de facto dans la vie. La résilience se cultive. Elle est le fruit d’une force intérieure faite de sagesse et de discernement qui permet de faire face au monde tel qu’il est.

Jean-Paul Simard

 

La résilience, une attitude clé

meditationLA RÉSILIENCE EST UNE ATTITUDE CLÉ dans le comportement humain, surtout dans les moments difficiles de la vie. La résilience a connu une vogue spectaculaire depuis que le célèbre neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, l’a popularisée. Il la définit en termes poétiques comme «l’art de naviguer dans les torrents». La résilience nous enseigne qu’«il n’y a pas de fatalité dont on ne peut sortir». Boris Cyrulnik appuie cette conviction sur la trajectoire surprenante des survivants de l’Holocauste, ceux qui évidemment ont échappé aux chambres à gaz.


DANS UNE SITUATION de souffrance ou de maladie, la personnalité de celui qui souffre joue un rôle déterminant. Le coefficient de résistance à la douleur d’un individu dépend de ses valeurs, de ses schèmes de pensée, de tout ce qui en somme contribue à le façonner. C’est ce qu’on appelle l’aptitude à la souffrance ou la capacité de résilience. Les psychothérapeu­tes sont d’avis que beaucoup de névroses prennent leur source précisément dans le refus ou l’incapacité de souffrir.

LA PENSÉE BOUDDHISTE, qui a une longue tradition dans l’approche de la souffrance, confirme ces données. Le Dalaï-Lama enseigne que les souffrances du corps proviennent souvent de l’esprit, et qu’à souffrance corporelle égale, un esprit paisible et heureux souffre beaucoup moins qu’un esprit agité et inquiet. De même quelqu’un dont l’esprit est lucide, ouvert, équilibré, adoptera des attitudes conciliantes en face d’inévitables difficultés et demeurera dans la paix même si de grands malheurs lui arrivent, tandis qu’un esprit borné, agité et inquiet, non réfléchi, sera tout de suite désemparé et démuni devant un simple imprévu désagréable. Dans la résistance à souffrir, l’esprit est beaucoup plus important que le corps.

Cela vient sans doute du fait que la conscience que l’on a de la souffrance contribue pour une large part à l’augmenter. La matière, le monde végétal ne souffrent pas. L’homme a cette possibilité de souffrir plus que les autres êtres vivants de la Création, en cela même qu’il peut penser à sa souffrance. Il peut l’appréhender, la sentir venir, en mesurer l’impact. Et cette conscience contribue à augmenter considérablement la souffrance. «Un homme qui souffre avant le temps souffre plus que nécessaire», écrivait Sénèque. Quand on craint de souffrir on souffre déjà de ce que l’on croit. À cela s’ajoute le fait que la souffrance devient plus grande encore quand on prend conscience de la beauté, de la bonté et de l’ordre qui existe dans le monde.

 


LA RÉSILIENCE est probablement l’attitude la plus importante dans la vie. La qualité maîtresse de l’existence. La résilience tient dans l’aptitude à retrouver son équilibre après avoir vacillé, là où d’autres se seraient effondrés. Tel un Phoenix qui renaît de ses cendres, savoir se reconstruire après un drame, un deuil, un accident, une agression. Boris Cyrulnik dit que l’on peut même en arriver à vivre «un merveilleux malheur». Mais attention! Faire preuve de résilience ne signifie pas afficher un optimisme béat. Ce n’est pas non plus se croire invulnérable. On n’est pas résilient de facto dans la vie. La résilience se cultive. Elle est le fruit d’une force intérieure faite de sagesse et de discernement qui permet de faire face au monde tel qu’il est.

Jean-Paul Simard

 


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Comment fais-tu pour être aussi sereine ?

1236599_637079009659476_1849809683_nC’est la question que je posais récemment à ma grande amie Roxane, au cours d’un déjeuner amical. Roxane, une femme que rien ne perturbe, qui assume sa vie telle qu’elle se présente au quotidien et avec laquelle je partage mes plus belles valeurs humaines et spirituelles.

Je prends tout ce qui me fait du bien

Sitôt la question posée, elle me répond avec la sagesse et l’assurance d’un Dalaï-Lama : «En premier lieu, je prends tout ce qui me fait du bien, et si ça me fait du bien, je pense tout de suite à le partager. J’écoute mon cœur sans analyser si je dois le faire ou non.» Il y a tout un art de vivre là-dedans.  Combien de choses, d’événements, de sentiments se présentent dans une journée comme de pures gratifications de la vie : un rayon de soleil qui traverse la fenêtre, une bonne recette, une émission enrichissante, un beau texte, un volume, etc.

J’apprécie la santé, la vie

Et Roxane poursuit : «En second lieu, j’apprécie la santé, la vie et je fais tout mon possible pour ne pas gaspiller ces richesses.» Pour combien de personnes, en effet, la vie, la santé sont placées comme sur une voie d’évitement ou ne figurent pas dans leurs priorités. Ils en paient tôt ou tard le prix.

Je dédramatise les événements

En troisième lieu, me dit Roxane, «j’essaie de dédramatiser les événements qui ne sont pas encore arrivés. Très souvent j’ai réalisé que l’imagination amplifie l’image que l’on s’en fait. » Cela me fait penser à ce parangon de la sagesse qui dit que celui souffre avant le temps souffre deux fois plus que nécessaire.

Chaque matin un petit projet pour la journée

Enfin, Roxane m’explique l’importance de se trouver chaque matin un petit projet pour la journée et peut-être aussi un projet à plus long terme qui permet de rêver. Rêver permet de se sentir vivant et de savourer le don de la vie qui nous est donnée. Et c’est ici que Roxane semble se surpasser en me parlant de la nécessité de cultiver l’émerveillement : «Dès le début de ma journée, je me mets en mode émerveillement. C’est incroyable comment on peut s’émerveiller de tout et de rien.» Il faut dire que Roxane a gardé son cœur d’enfant. Seul le cœur peut s’émerveiller.

Je partage

Et ce qui m’interpelle le plus dans les propos de Roxane, c’est quand elle me fait prendre conscience de l’importance du partage, geste que l’on oublie souvent et qui nous retranche dans une sorte de «cocooning» égoïste. Le bonheur, ça se partage : «Dans mes contacts avec les autres, m’explique Roxane, je m’applique à leur trouver du beau, du bon, du vrai et du bien. J’essaie de complimenter la personne qui vient de mettre son talent en valeur ou qui a posé un geste qui mérite d’être souligné. Pour moi, c’est ainsi qu’on doit se tourner vers les autres en sachant reconnaître ce qu’ils sont.»

La vie comme un éternel printemps

Finalement, pour Roxane, la vie est belle et à renouveler chaque jour, parce qu’elle est pleine de petits bonheurs simples à notre portée, qu’on peut vivre comme dans un éternel printemps. Peu importe les événements, si on sait puiser en soi la force, la vie jaillira constamment comme de milliers de petits bourgeons qui embelliront toute notre vie.

Jean-Paul Simard

 


POUR EN SAVOIR PLUS CONSULTEZ LA RUBRIQUE SANTÉ :
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Comment survivre dans une société «full sexe» ?

On parle beaucoup de sexualité riche et épanouie.  Mais en même temps on propose une sexualité à l’eau de rose, une sorte de nirvana du sexe où l’on flotte en toute quiétude dans le bain de la sensualité. Une sexualité où il n’y a pas d’interdits et où toutes les pratiques sexuelles, des plus hot aux plus hard, se valent et sont censées contribuées à l’équilibre humain. Pourtant, les naufragés du sexe sont nombreux. La pornographie fait des ravages considérables. La dépendance sexuelle connaît un point culminant. Comment expliquer le silence social à ce sujet? C’est dans ce contexte que la question se pose comment survivre dans une société «full sexe»?

L’éminent philosophe Luc Ferry écrit :
«Un exemple, hautement symbolique, suffira ici à me faire comprendre : il n’y a plus de différences à faire entre de «bonnes» et de «mauvaises» pratiques sexuelles. Telle est la signification de la fameuse libération revendiquée par la jeunesse : il faut en finir, en cette matière comme une toute autre, avec la notion normative et «répressive» hiérarchie. Il n’est plus de norme naturelle, religieuse, juridique ou autre qui vaille, mais seulement l’exigence, elle-même perçue comme seule authentiquement morale, de laisser chacun être soi-même, pourvu qu’il le soit véritablement.»

Jean-Paul Simard

Le meilleur de soi

s5234-ble-a-foisonJ’ai grandi à une époque où tout l’idéal humaniste de la vie consistait dans la recherche et l’atteinte de la perfection. C’était l’époque du perfectionnisme et des «grandes âmes». Il fallait être parfait en tout, exceller, réussir, sinon nous étions des «vauriens». Cela se vérifiait dans tous les domaines de la vie. Je me souviens encore de ces slogans dynamisants que l’on claironnait pour soutenir notre enthousiasme et notre idéal : «Sursum corda!» (En haut les cœurs!), ou encore «Toujours plus haut!». Nous concevions la vie comme une montagne à escalader, un sommet à atteindre. La vie se présentait à nous comme une épreuve dans laquelle il fallait réussir à tout prix. Nous croyions fermement que le meilleur résidait dans l’image idéale de soi. Mais cette image ennoblie de la personne devenait à la longue difficile à porter, car elle nous obligeait à jouer constamment un rôle, celui de quelqu’un que nous ne sommes pas.

Heureusement, à l’instar du «complexe olympique» ─  toujours plus haut, toujours plus fort, toujours mieux ─ , il existe une conception de la vie voulant que la réussite puisse aussi se faire à l’envers. Il ne s’agit pas de gravir une montagne, mais de descendre. Par exemple, plus une personne porte un handicap lourd (alcooliques, drogués, dépendants de toutes sortes, handicapés, etc.), plus elle descend bas dans la souffrance et le malheur, plus elle est appelée à monter par la descente, c’est-à-dire dans la pauvreté et la faiblesse de son être. On parle moins alors de perfection que de croissance.


Certes, renoncer à la perfection demande de l’humilité, beaucoup d’humilité, laquelle passe par l’acceptation du droit à l’erreur et à l’imperfection. Voilà pourquoi beaucoup de chemins de croissance à caractère nirvanique ou hédoniste refusent de voir la vie ainsi. Pourtant, nous savons bien que les approches du genre « Je suis un Dieu qui s’ignore » sont quotidiennement démenties par la réalité qui nous rappelle que « celui qui veut faire l’ange fait la bête ». Le célèbre auteur français Charles Péguy, dont nous venons de célébrer le centième anniversaire de sa mort, disait : «Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise âme, c’est d’avoir une âme toute faite.» Et il renchérissait: «Il y a quelque chose de pire que d’avoir une âme perverse. C’est d’avoir une âme habituée. On a vu les jeux incroyables de la grâce et les grâces incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n’a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n’a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n’a pas vu tremper ce qui était habitué.» Haro donc sur la perfection! Le meilleur de soi ne semble pas là.

Cela nous amène à redéfinir le «pattern» de notre vie: vivre c’est croître, avancer, assumer les erreurs et les épreuves, c’est savoir en tirer des leçons et créer à mesure ses réponses. Vivre, c’est n’être jamais arrivé, n’avoir jamais la réponse finale ni même la bonne. C’est composer avec des forces qui viennent de plus loin que «nous» et qui nous conduisent vers le meilleur de nous-mêmes.

C’est ce que le philosophe Friedrich Hegel appelle «le pouvoir du négatif». Il arrive un moment où quelque chose se met à éclore au-dedans. Du désordre intérieur une force surgit. C’est ainsi qu’à travers le pire peut éclore le meilleur de soi.

Jean-Paul Simard

 

 

L’agapèthérapie

640x522UNE MÉDECINE DE L’ÂME ET DU CŒUR

IL EXISTE UNE FORME DE THÉRAPIE essentiellement basée sur la dimension spirituelle de la personne. Cette approche suscite présentement beaucoup d’intérêt si l’on en juge par le nombre croissant de centres qui la pratiquent, je veux parler de l’agapèthérapie. J’ai déjà écrit deux volumes sur le sujet: Guérir par la foi, l’amour, la prière (Médiaspaul) et Que faire quand la souffrance et la maladie frappent à notre porte? (Anne Sigier/Médiaspaul). Le lecteur qui veut en savoir davantage pourra s’y référer avec profit. Il y verra comment, avec l’agapèthérapie, beaucoup de maladies physiques et psychologiques disparaissent à la suite de la guérison de l’âme et du cœur. En faisant la paix avec soi-même, en guérissant les blessures intérieures, cela crée un «terrain» très favorable à la guérison. Et pour cause !

 


DEVANT LE VIDE SPIRITUEL et la froideur de la médecine, l’agapèthérapie propose une vision humanisante de la personne : « Guérir parfois, soulager souvent, réconforter toujours ». L’agapèthérapie se révèle incomparable pour aider la personne à gérer les émotions négatives, le stress de la vie, les craintes, les inquiétudes, les peurs, l’angoisse, les désespoirs. L’agapèthérapie vise essentiellement à pacifier la personne, à guérir ses blessures intérieures, à harmoniser les contraires, à « apprivoiser son ombre». On constate que beaucoup de maladies physiques et psychologiques disparaissent à la suite de la guérison du cœur. En faisant la paix avec soi-même, en guérissant les blessures intérieures, cela crée un « terrain » très favorable à la guérison.

L’agapèthérapie repose sur les propriétés éminemment curatives de la foi, de l’amour, de la prière. Ces trois dimensions forment comme le trépied de cette approche. Rappelons que nous situons ici sur un terrain solide, car la valeur thérapeutique de ces trois pratiques a fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques.

          Jean-Paul Simard, L’autre voie de guérison, Montréal, Éditions Le jour, p. 156.)

 


POUR EN SAVOIR PLUS :
http://mediaspaul.qc.ca/catalogue/guerir-par-la-foi-lamour-la-priere-903

http://jeanpaulsimard.com/index.php/sample-page/que-faire-quand-la-souffrance-et-la-maladie-frappent-a-notre-porte/

 


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colombe


Qu’est-ce que la résilience ?

LA RÉSILIENCE est  une attitude clé dans le comportement humain, surtout dans les moments difficiles de la vie. La résilience a connu une vogue spectaculaire depuis que le célèbre neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, l’a popularisée. Il la définit en termes poétiques comme «l’art de naviguer dans les torrents». La résilience nous enseigne qu’«il n’y a pas de fatalité dont on ne peut sortir». Boris Cyrulnik appuie cette conviction sur la trajectoire surprenante des survivants de l’Holocauste, ceux qui évidemment ont échappé aux chambres à gaz.

 


Dans une situation de souffrance ou de maladie, la personnalité de celui qui souffre joue un rôle déterminant. Le coefficient de résistance à la douleur d’un individu dépend de ses valeurs, de ses schèmes de pensée, de tout ce qui en somme contribue à le façonner. C’est ce qu’on appelle l’aptitude à la souffrance ou la capacité de résilience. Les psychothérapeu­tes sont d’avis que beaucoup de névroses prennent leur source précisément dans le refus ou l’incapacité de souffrir.

La pensée bouddhiste, qui a une longue tradition dans l’approche de la souffrance, confirme ces données. Le Dalaï-Lama enseigne que les souffrances du corps proviennent souvent de l’esprit, et qu’à souffrance corporelle égale, un esprit paisible et heureux souffre beaucoup moins qu’un esprit agité et inquiet. De même quelqu’un dont l’esprit est lucide, ouvert, équilibré, adoptera des attitudes conciliantes en face d’inévitables difficultés et demeurera dans la paix même si de grands malheurs lui arrivent, tandis qu’un esprit borné, agité et inquiet, non réfléchi, sera tout de suite désemparé et démuni devant un simple imprévu désagréable. Dans la résistance à souffrir, l’esprit est beaucoup plus important que le corps.

Cela vient sans doute du fait que la conscience que l’on a de la souffrance contribue pour une large part à l’augmenter. La matière, le monde végétal ne souffrent pas. L’homme a cette possibilité de souffrir plus que les autres êtres vivants de la Création, en cela même qu’il peut penser à sa souffrance. Il peut l’appréhender, la sentir venir, en mesurer l’impact. Et cette conscience contribue à augmenter considérablement la souffrance. «Un homme qui souffre avant le temps souffre plus que nécessaire», écrivait Sénèque. Quand on craint de souffrir on souffre déjà de ce que l’on croit. À cela s’ajoute le fait que la souffrance devient plus grande encore quand on prend conscience de la beauté, de la bonté et de l’ordre qui existe dans le monde.

 


La résilience est probablement l’attitude la plus importante dans la vie. La qualité maîtresse de l’existence. La résilience tient dans l’aptitude à retrouver son équilibre après avoir vacillé, là où d’autres se seraient effondrés. Tel un Phoenix qui renaît de ses cendres, savoir se reconstruire après un drame, un deuil, un accident, une agression. Boris Cyrulnik dit que l’on peut même en arriver à vivre «un merveilleux malheur». Mais attention! Faire preuve de résilience ne signifie pas afficher un optimisme béat. Ce n’est pas non plus se croire invulnérable. On n’est pas résilient de facto dans la vie. La résilience se cultive. Elle est le fruit d’une force intérieure faite de sagesse et de discernement qui permet de faire face au monde tel qu’il est.

Jean-Paul Simard

 


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