«Vivre simplement, c’est apprendre à faire la différence entre assez et trop.»
Mark A. Burch La Voie de la simplicité pour soi et la planète.
LANZA DEL VASTO, dans son livre intitulé Le pèlerinage aux sources, raconte l’expérience suivante. Un jour qu’il avait laissé ses vêtements sur la plage pour se baigner, il s’aperçut à son retour que le mouchoir noué où il serrait son mince pécule de voyageur avait disparu. Il fut pris de panique: seul, sans la moindre ressource, au cœur du continent indien! Puis, soudain, il éclate de rire, pensant qu’il vient de comprendre qu’il vit l’un de ces rares moments où il ne doit compter que sur sa richesse intérieure.
LA VRAIE RICHESSE, c’est ce qui reste quand on a perdu tout son argent. Pour la découvrir, rien n’est meilleur que le sort quand il nous met aux prises avec la nécessité toute nue, nous obligeant à tout attendre de soi, de sorte que la vie devient une perpétuelle création de soi-même par soi-même. Pour vivre une telle expérience, il faut évidemment faire le choix d’une vie axée non pas uniquement sur la culture de l’avoir, mais sur celle de l’être.
Et cela commence par sacrifier «les nécessités inutiles», comme l’enseigne le célèbre personnage d’Hemingway, Mark Twain. Beaucoup de choses que nous conservons nous sont rarement utiles. Ce sont des poids que nous traînons derrière nous et qui minent inexorablement notre potentiel d’énergie, sans compter qu’ils appauvrissent notre existence au lieu de l’enrichir. Dans ces conditions, «jeter» ou «se débarrasser» devient pratiquement un acte existentiel.
Jean-Paul Simard