On parle beaucoup de sexualité riche et épanouie. Mais en même temps on propose une sexualité à l’eau de rose, une sorte de nirvana du sexe où l’on flotte en toute quiétude dans le bain de la sensualité. Une sexualité où il n’y a pas d’interdits et où toutes les pratiques sexuelles, des plus hot aux plus hard,se valent et sont censées contribuées à l’équilibre humain. Pourtant, les naufragés du sexe sont nombreux. La pornographie fait des ravages considérables. La dépendance sexuelle connaît un point culminant. Commentexpliquer le silence social à ce sujet? C’est dans ce contexte que la question se pose comment survivre dans une société «full sexe»?
L’éminent philosophe Luc Ferry écrit : «Un exemple, hautement symbolique, suffira ici à me faire comprendre : il n’y a plus de différences à faire entre de «bonnes» et de «mauvaises» pratiques sexuelles. Telle est la signification de la fameuse libération revendiquée par la jeunesse : il faut en finir, en cette matière comme une toute autre, avec la notion normative et «répressive» hiérarchie. Il n’est plus de norme naturelle, religieuse, juridique ou autre qui vaille, mais seulement l’exigence, elle-même perçue comme seule authentiquement morale, de laisser chacun être soi-même, pourvu qu’il le soit véritablement.»