Qu’est-ce que la résilience ?

LA RÉSILIENCE est  une attitude clé dans le comportement humain, surtout dans les moments difficiles de la vie. La résilience a connu une vogue spectaculaire depuis que le célèbre neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, l’a popularisée. Il la définit en termes poétiques comme «l’art de naviguer dans les torrents». La résilience nous enseigne qu’«il n’y a pas de fatalité dont on ne peut sortir». Boris Cyrulnik appuie cette conviction sur la trajectoire surprenante des survivants de l’Holocauste, ceux qui évidemment ont échappé aux chambres à gaz.

 


Dans une situation de souffrance ou de maladie, la personnalité de celui qui souffre joue un rôle déterminant. Le coefficient de résistance à la douleur d’un individu dépend de ses valeurs, de ses schèmes de pensée, de tout ce qui en somme contribue à le façonner. C’est ce qu’on appelle l’aptitude à la souffrance ou la capacité de résilience. Les psychothérapeu­tes sont d’avis que beaucoup de névroses prennent leur source précisément dans le refus ou l’incapacité de souffrir.

La pensée bouddhiste, qui a une longue tradition dans l’approche de la souffrance, confirme ces données. Le Dalaï-Lama enseigne que les souffrances du corps proviennent souvent de l’esprit, et qu’à souffrance corporelle égale, un esprit paisible et heureux souffre beaucoup moins qu’un esprit agité et inquiet. De même quelqu’un dont l’esprit est lucide, ouvert, équilibré, adoptera des attitudes conciliantes en face d’inévitables difficultés et demeurera dans la paix même si de grands malheurs lui arrivent, tandis qu’un esprit borné, agité et inquiet, non réfléchi, sera tout de suite désemparé et démuni devant un simple imprévu désagréable. Dans la résistance à souffrir, l’esprit est beaucoup plus important que le corps.

Cela vient sans doute du fait que la conscience que l’on a de la souffrance contribue pour une large part à l’augmenter. La matière, le monde végétal ne souffrent pas. L’homme a cette possibilité de souffrir plus que les autres êtres vivants de la Création, en cela même qu’il peut penser à sa souffrance. Il peut l’appréhender, la sentir venir, en mesurer l’impact. Et cette conscience contribue à augmenter considérablement la souffrance. «Un homme qui souffre avant le temps souffre plus que nécessaire», écrivait Sénèque. Quand on craint de souffrir on souffre déjà de ce que l’on croit. À cela s’ajoute le fait que la souffrance devient plus grande encore quand on prend conscience de la beauté, de la bonté et de l’ordre qui existe dans le monde.

 


La résilience est probablement l’attitude la plus importante dans la vie. La qualité maîtresse de l’existence. La résilience tient dans l’aptitude à retrouver son équilibre après avoir vacillé, là où d’autres se seraient effondrés. Tel un Phoenix qui renaît de ses cendres, savoir se reconstruire après un drame, un deuil, un accident, une agression. Boris Cyrulnik dit que l’on peut même en arriver à vivre «un merveilleux malheur». Mais attention! Faire preuve de résilience ne signifie pas afficher un optimisme béat. Ce n’est pas non plus se croire invulnérable. On n’est pas résilient de facto dans la vie. La résilience se cultive. Elle est le fruit d’une force intérieure faite de sagesse et de discernement qui permet de faire face au monde tel qu’il est.

Jean-Paul Simard

 


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